Essai sur l'Histoire naturelle de l'isle de Saint-Domingue

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DE S A I N T - D O M I N G U E . 357 l'anus. Il eft encore faux de dire que ces infectes ne paroiffent point lumineux de jour. Ceux de la première efpèce fur-tout, le font en tout temps , il fuffit de les agiter, pour les voir briller , fur-tout lorfqu'on fe place dans un lieu obfcur. M. Bomare revient encore fur les Mouches à feu au m o t , Mouches luifantes , & voici l'idée qu'il nous en donne : Ces Mouches, dit-il, font un peu plus groffes que nos Mouches ordinaires, auxquelles elles reffemblent affez ; mais la partie poftérieure de leur corps eft d'un verd tranfparent, & conferve pendant la nuit la lumière qu'elle a reçu le jour.... Le P. Labat dit qu'à la Guadeloupe il y a des Mouches à feu de la groffeur d'un hanneton qui répandent tant par les yeux que par le corps une lumière vive & d'un beau verd. N'eft-on pas bien inftruit avec de pareilles defcriptions ? On me demandera peut-être pourquoi je m'en prend à M. Bomare, puifqu'il n'a rien dit de lui-même, & qu'il n'a fait que copier mot pour mot le P. Labat ? Je réponds que l'un n'excufe pas l'autre. Je fais mauvais gré au P. Labat de nous avoir donné de fauffes notions fur un infecte qu'il n'avoit que légèrement examiné. Mais je ne faurois témoigner ma reconnoiffance envers M . Bomare , d'avoir eu la complaifance de tranfcrire des rêveries , & de les réunir en corps d'ouvrage. Il falloit parler avec connoiffance de caufe, ou fe taire.

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