Essai sur l'Histoire naturelle de l'isle de Saint-Domingue

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DE

SAINT-DOMINGUE.

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point de peine à s'en défaire, au lieu que les fucres qu'ils fabriquent très-difficilement font généralement décriés. On voit des habitations dont la terre eft franche, mais trop humide ; les cannes y végètent rapidement, mais elles ne rendent guères ; le fucre qu'on en tire n'a point de corps ; il y a apparence que la terre devenant plus meuble par la culture, produira dans la fuite de meilleures récoltes. Les Dominicains poffèdent dans les hauts de Cavaillon une habitation qu'ils ont achetée de divers particuliers : elle eft fort vafte, mais remplie de terres arides & incultes. Le défaut de force fait que les revenus font prefque totalement abforbés par les frais d'exploitation. La Paroiffe eft bornée au Nord par le quartier de l'Afyle, à l'Eft par Saint-Louis, au Sud par la mer, à l'Oueft par les Cayes. O u compte 12 fucreries, 20 caféteries, 10 indigoteries, 6 cotonneries, environ 220 libres , & 5000 efclaves. La baie des Flamans eft de fa dépendance. Elle n'eft éloignée que de deux lieues de la Ville des Cayes. Les Navires Marchands vont s'y réfugier aux approches de l'équinoxe de Septembre : ils y font à l'abri de tout vent fâcheux. Son mouillage eft excellent, elle peut contenir un très-grand nombre de Bâtimens, les Vaiffeaux de guerres y font en sûreté. Il n'y a qu'un inconvénient , c'eft que les Navires y font e x pofés à la piquure des vers plus que partout ailleurs. On ne peut guères efpérer que la fréquentation de cette baie feroit diminuer le nombre de ces infectes rongeurs ; plus on H


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