Essai sur l'Histoire naturelle de l'isle de Saint-Domingue

Page 150

110

ESSAI SUR L ' H I S T O I R E N A T U R E L L E

auffi blanche qu'une Européenne. Ses cheveux font blancs, mais crépus comme ceux des Nègres ordinaires; fes yeux font rouges; fon nez écrafé ; fes levres groffes Cette fille a un frere qui demeure fur la Paroiffe de Cavaillon , & qui repréfente le même phénomène. Cette fingularité a déterminé le Gouvernement à les affranchir tous deux de l'efclavage.

Les Cayes. La Ville doit fa naiffance à des pêcheurs qui y conftruifirent d'abord quelques cabanes. Peu à peu le nombre s'en eft accru, c'eft aujourd'hui une Ville qui ne le cède guères aux principales de la Colonie. Elle renferme deux cent quatre-vingts maifons bâties dans un terrein marécageux; celles de la Savanne dont le nombre ne fait qu'augmenter tous les jours, font prefque toutes environnées d'eaux croupiffantes qui rendent l'air épais & mal-fain. Elle tire fon nom d'une chaîne de rochers qui couvrent le fonds de la mer au bord de laquelle elle eft conftruite. Il y a trois paffes pour les Vaiffeaux , mais fort étroites & peu profondes. Le mouillage y eft fort dangereux & devient ordinairement funefte à ceux qui ont la témérité d'y relier dans l'équinoxe de Septembre. En 1 7 7 2 tous les Bâtimens qui y étoient en rade ont été brifés contre les refcifs. L'Auteur de l'Histoire philofophique & politi-

que propofe un moyen pour falubrifier le féjour des Cayes & fortifier en même temps la V i l l e .


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.