38 » s o l e i l , et enfin avoir passé une nuit attaché à terre sur »une é c h e l l e , temps pendant lequel le ventre de cet in» fortuné fut mangé par des crabes
Un autre esclave
»fut renfermé dans un cachot avec huit autres; la seule »fenêtre qui donnait un peu d'air fut bouchée avec des » b r i q u e s , et dans cet état ces malheureux sont restés trois «jours privés de nourriture et d'air : lorsque la porte fut » o u v e r t e , et que la nommée Emilienne fut portée au-de» h o r s , elle expira aussitôt. Ces cruautés étaient commises »par un géreur , contre lequel , à la suite de l'enquête, »une instruction fut o r d o n n é e ; mais le mandat d'arrêt » resta
sans
exécution , parce
qu'on favorisa la
fuite
» du coupable. » Que dire de ces monstres q u i , dans des accès de fureur, se sont précipités sur des nègres , les ont tout meurtris , et q u i , poussant le délire et la rage à son dernier point, ont arraché eux-mêmes des dents à leurs esclaves ! Cela ne les empêchera pas , disaient-ils avec une ironie infernale, de manger leur morue et leur farine de manioc. Un habitant de la
Capesterre
a été accusé deux fois
d'avoir tué de sa main un de ses nègres , avec une atrocité inouïe , en le dépéçant c o m m e une pièce de gibier. Le procureur-général en fut informé, ordonna une descente sur les lieux et une instruction. J'ignore quel motif a pu empêcher la poursuite; mais le crime passait pour manifeste , c'était la rumeur publique. Ce fait est antérieur à l'organisation judiciaire. Voici la discipline établie par un habitant de la Capesterre pour contenir ses esclaves. Le preneur de rats, nègre tout infirme, est obligé de prendre tous les jours douze rats dans les cannes à sucre. Quand il n'a pas complété le nombre prescrit, il reçoit