Drup danm

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98 se faisait en descendant vers le sol. Mouliner les bras devant le ventre, dans les deux sens contraires, était aussi pratiqué. Le pas de biguine était aussi présent. Quand nous entendons monsieur. Vava GRIVALLIERS dire que l’on dansait le wolo avec les bâtons, kay Misié Limè75, nous sommes dans des approches dansées du wolo avec le bâton. Nous ne savons pas précisément quelle est la pratique originelle, mais toute porte à croire que ces éléments s’intègrent dans une pratique dansée qui est celle que l’on rencontre dans la ou les kalenda. Dans notre recherche étymologique, nous avons vu que la notion de kalenda pouvait rendre compte de plusieurs danses ou de plusieurs formes dansées issues de la même matrice originelle. Les dernières populations africaines qui sont arrivées ici sont les populations Congo. Il est attesté que le tambour et le tibwa derrière sont d’origine Congo : nous le retrouvons dans les populations Congo de la Jamaïque. La communication de Kenneth BILBY sur la musique des nations africaines en Jamaïque76 en 2003, lors du séminaire d’ethnomusicologie à Sainte – Anne (Guadeloupe), qui était illustré par un film fait sur la nation Congo et leur cérémonie rituelle nous ont tout simplement permis de nous retrouver. Tout porte à croire que les musiques qui existaient avant ont été reprises sur le tambour Congo, avec sa technique particulière (tambour déjanbé, travail intégré et distinct des deux mains, travail du talon sur la membrane). C’est avec ce tambour qu’ont été repris tous les autres rythmes, car il est le seul que nous retrouvons aujourd’hui. Il y a eu réduction des richesses premières des différents tambours des nations africaines déportées en esclavage en Martinique à ce seul tambour d’origine Congo. En même temps, on assistait à l’introduction du tambour gwoka en Martinique. Cela se faisait sous le prétexte que dès qu’on était nègre, on pouvait jouer du tambour sans spécifier qu’en Martinique, on en avait certains (tanbou débonda, tanbou dibas, tanbou déjanbé). Les différentes danses originelles de la Martinique ont été reprises sur le tambour congo. C’est pour cette raison que nous disons que le processus des kalenda qui désignaient des assemblées, des rituels, des danses est devenu de plus en plus

la kalenda qui s’inspire

de gestuelles différentes et qui est le corpus du Danmyé – Kalenda – Bèlè en Martinique. On a à la fois, une création identitaire qui englobe des pratiques dansées différentes et un manniè

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Chez Monsieur LIMER .

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Séminaire d’ethnomusicologie caribéenne, Sainte-Anne en Guadeloupe en 2003, consultable sur le site de la Médiathèque de LAMECA.

Document diffusé par Manioc.org


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