Drup danm

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88 Vauclin, monsieur Etienne BARRU disait qu’il a existé des formes composites entre le danmyé et le ladja. Ceci s’appelait danmyé – ladja. Dans cette approche, le ladja était dansé, mais on pouvait entrer au corps à corps en lutte. Monsieur BARRU nous posait la question suivante : « selon toi, qui est le plus fort ? Un boxeur ou un lutteur ? » Et il nous répondait : « à moins que le boxeur ait le temps de « voler » le lutteur, dès que celui-ci n’a pas peur des coups et est capable d’entrer sous ceux-ci en se protégeant, ce qui implique qu’il les prend là ou il peut les encaisser, normalement, le lutteur doit battre le boxeur. » Monsieur Macaire LEPEL du Lamentin, témoignera de la présence du dansé ladja dans les veillées, et là, il nous parle pas du ladja à mains nues mais aussi du ladja avec baton. Madame Abdonize BERDRIX parlera du dansé ladja dans les veillées. Monsieur Ivonné RENOVA, aujourd’hui décédé, parlera du dansé ladja. Il dira comme monsieur Yvon PASTEL et comme monsieur Ismain CACHACOU, que le dansé ladja pouvait se faire avec deux tambours. Il précisera qu’il y avait un tambour déjanbé (sur lequel on s’assied), un tambour dibas et deux paires de tibwa. Messieurs RENOVA et CACHACOU diront que le dansé ladja n’était pas éloigné des dansé kalenda, que c’était de véritables orchestres avec harmonica, violon et clarinette qui jouaient cette musique. Ils avanceront ces propos par rapport au danmyé qu’ils trouvaient beaucoup plus sec. Monsieur Ismain CACHACOU, ainsi que monsieur RAPON du Gros – Morne, diront qu’il y avait le dansé ladja, le amizé ladja et le goumen ladja. Cette dernière pratique étant très dangereuse, car pouvant impliquer la mort. L’amizé ladja comme le goumen ladja intègrent la danse dans leur pratique. Monsieur Ismain CACHACOU précisera que les jeux de bâtons dans les veillées font partie du dansé ladja. Ils ne se pratiquaient pas seulement dans les veillées, mais aussi, là où il y

avait des

rassemblements d’hommes ou de personnes, par exemple près des épiceries, pas très éloignés des croisées. Le chanteur Bernard PAGO dit Marcé confirmera cela pour Saint –Joseph. Madame RENOVA nous parlera des combats de femmes inspirés du ladja, après l’école, ou même plus grande au moment des règlements de compte : elle nous parlera de deux techniques particulières : les morsures (modé moun – an) et les coups de poing avec une technique particulière où le pouce dans la manière de fermer le poing passait entre l’index et le majeur repliés et diminuait en intensifiant la surface de frappe. Monsieur LAYEUX René de Sainte Anne, habitant maintenant les Trois Ilets, nous parlera du ladja dans les veillées mortuaires ; enfin madame SYLVESTRE Marie – Alice de Fonds Panier, à Ducos, témoignera aussi du dansé ladja dans les veillées mortuaires. Donc, il n’y a pas longtemps que cette pratique a disparu de ces espaces car des personnes de soixante et moins peuvent en témoigner.

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