Drup danm

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84 deux milles nègres faisant le calinda tous armés de bâton, buvant du tafia. Et jamais ces fêtes que la police n’empêche pas ne finissent sans querelle et sans combat ».

De l’origine du dansé ladja, deux auteurs le situent dans les kalennda. Si nous faisons une incursion dans la thèse de T.J.OBI, que trouvons – nous ? Les passages qui seront cités, sont extraits du paragraphe intitulé La kalenda et les révolutions dans les grandes Antilles Francophones. Nous invitons les lecteurs à lire de la page 142 à la page 151. « Si les combats de baton aidaient le passage paisible vers le domaine des ancêtres, cela ramenait un peu d’honneur à ceux qui cherchaient à se libérer durant leur vie du système oppressif de l’esclavage racial qui les retenait. Sous ce système, ils utilisaient les combats de bâton comme des moyens de se battre pour leur honneur individuel à travers les duels et selon les circonstances de se battre pour leur honneur collectif dans les révoltes qui cherchaient à renverser entièrement ce système d’oppression62 ».

Nous ajouterons que ces combats de bâton était présents dans toutes les révoltes : celles qui cherchaient à renverser entièrement ce système d’oppression, mais celles aussi qui cherchaient, par l’intermédiaire de grève ou de révoltes, à améliorer leur conditions de vie, ou qui remettaient en cause l’injustice social du système. Les grèves marchantes de 1900 jusqu’à la départementalisation, l’insurrection du Sud de 1870, la révolution de 1848 peuvent en témoigner. Ceci est présent dans la tradition orale. Nous citons madame TISPOT aujourd’hui décédée, monsieur MARECHAL de Sainte – Marie qui signalera l’importance des traditions guerrières dans les grèves des ouvriers agricoles. Nous citons également

monsieur Georges ORANGER qui nous parlant de

décembre 59, montrera comment des barricades étaient érigées et comment, par des jets de pierres, le peuple Martiniquais d’origine noire harcelait les forces coloniales de répressions. A ce niveau, les quartiers populaires de Fort de France ont été des centres de ralliement et de résistance à cette oppression : Morne Pichevin, Terres Sainville, Trénelle, Citron, Bò Kannal, Sainte Thérèse. Après ce passage, T.J. OBI nous parlera des combats de bâton largement répandus dans les pratiques sociales des Africains et de leurs descendants dans toutes les Amériques : au Brésil dans la Capoeira, au Venezuela, dans l’art de bâton appelé garrote, en Caroline du Sud, aux Etats – Unis et même en Nouvelle Angleterre, où les festivals encadrant les élections de leader noirs, étaient marqués par des combats, combats de bâton inclus. T. J. OBI parle pour les Antilles Francophones des combats de bâton présents dès la moitié du XVII ème siècle, c’est – à – dire dans les années 1600 et attachés au sens de

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Traduction faite par nous mêmes

Document diffusé par Manioc.org


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