Drup danm

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Monsieur

LUBER Louis de Bellefontaine nous parlera dans le dansé ladja des

hommes et des femmes, des hommes et des hommes, des femmes et des femmes qui pouvaient danser. Il nous parlera de deux tambours qui jouent et des femmes qui chantent et qui sont parfois guérisseuses. -

Monsieur AUGUSTE Sainte Croix de Saint Joseph, nous parlera de l’ amizé ladja et du goumen ladja à Saint Joseph avec deux tambours. Interrogé sur la gestuelle, il parlera du dansé ladja comme du dansé danmyé ;

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Sur la route de Balata, au quartier Bèlème, nous avons rencontré deux témoins (dont un est aujourd’hui atteint de la maladie d’Alzheimer) qui nous parlaient du ladja qui se faisait autrefois, sur le site actuel de tir sportif de l’ACCOM, ancien camp militaire de Balata. Ils parlent au moins de deux tambours et de personnes qui pouvaient battre les tibwa sur des bambous, ou chose plus étonnante, sur des petits bancs. Ce que l’on retrouve en Guyane dans le kasé kò. Toute cette génération a entre quatre vingt ans et cent ans, aujourd’hui, et certains

anciens sont déjà décédés. Certains ou certaines en ont moins mais sont issus de famillesressources de la tradition. A la lumière de ces témoignages sur la gestuelle, nous pouvons émettre l’ hypothèse que le dansé ladja est l’autre face de la kalenda, celle que nous avions découverte aux Anses d’Arlet dans le Sud.

Nous avons été un de ceux qui ont pu approcher madame Odina BRIGITTE, et qui ont pu entendre ses témoignages. Le dansé ladja et la kalenda semblent être les deux faces de la même danse. Madame Odina surnommée Man Nana nous disait : « Lè sé moun- an té ka dansé kalenda, yo té ka brennen ren yo, yo, té ka kasé ren yo, yo té ka désann an mitan talon yo, jounou yo douvan, tjou yo ka fouyé fos yo et yo té ka vansé kon sa »60. Comment comprendre cette image ? La démonstration nous a été faite par monsieur Richard NEDAN, théoriquement et pratiquement : c’est un geste du dansé ladja, qu’il appelle kolimbo qui consiste, dans un jeu d’amusement du ladja baton, à descendre le plus bas possible sous les bâtons, mais le même geste peut se faire devant la femme et même sous ou derrière la femme. L’enquête montre que ces gestes peuvent être réalisés par des danseurs en individuels dans

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Quand les gens dansaient la kalenda, ils balançaient leurs hanches avec frénésie, ils accentuaient fortement (presqu’en cassant) leurs mouvements de hanches, ils descendaient au milieu de leurs talons, les genoux en avant, leurs fesses fouillaient leur tombe et ils avançaient comme cela

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