Drup danm

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80 huit heures et demie, dix – neuf heures par le jeu d’amour de la Kalenda, puis vers minuit et demie, une heure du matin, on gardait les mêmes tambours, souvent les mêmes tanbouyé (cela dépendant de leurs savoirs, de leurs connaissances) : le chant devenait plus piquant et plus séré (le son du tambour était plus excitant ; la membrane était foulée avec le talon)59 : on était passé au dansé ladja . Si madame Donate LEBEL nous le dit, ici, en Martinique, notons que lors d’un voyage d’échanges et d’études, en Guyane, en 1995, l’Association AM4 rencontra de grandes personnes à Sinamari, qui lui dirent

que les swaré kasé kò se

terminaient vers les quatre heures du matin, par le dansé ladja . Ceci laisse supposer et entendre que le kasé kò est proche de cette kalenda martiniquaise. Certains amateurs de capoieristes guyanais, en faisant un travail d’enquête dans la population, se sont rendu compte que le dansé ladja ne venait pas du brésil comme on peut le penser aujourd’hui, mais était selon la parole des anciens, originaire d’une danse propre à la Guyane. Quatrièmement, dans des régions extérieures aux Anses d’Arlet, citons par exemple : -

Monsieur Yvon PASTEL, à Sainte Luce, nous parlant du « dansé ladja » comme une danse, s’exécutant entre hommes et femmes.

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Messieurs Bertin et Joseph REGINA de Basse Pointe, nous parlant du dansé ladja, de la kalenda et du dansé wolo. Il y a une unité indéniable entre le document filmé de 1936 que nous avons eu et les propos de ces personnes, nous parlant soit du dansé wolo, soit du dansé ladja.

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Monsieur Eugène MELVILLE, du François, qui nous parlait du dansé ladja. Nous avons été frappé par le fait que dès qu’un joueur avait jeté un autre, il revenait se mettre accroupi près du tambour, ainsi que le font les danseurs de wolo des Anses d’Arlet (témoignage de madame Eva ANDEOL), mais aussi ainsi que le font les capoieristes dans la roda (la ronde) au Brésil.

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Nous avons vu monsieur CHABAL Boniface de Sainte Marie danser pour nous le wolo. Nous avons la même gestuelle que la kalenda dite du sud par opposition à la kalenda du Nord, avec des chants qui peuvent être surprenants et qui reprennent certains airs qu’on trouve dans le gwo ka.

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Monsieur Richard NEDAN, nous parlant du dansé ladja, nous parlera de deux lignes qui dansent et d’au moins deux tambours qui battent la musique, ou parfois d’un ou de plusieurs couples face à face qui pouvaient danser.

59

Terme de la tradition qui désigne le fait d’appuyer le talon sur la membrane à différents endroits pour avoir des sons différents.

Document diffusé par Manioc.org


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