Drup danm

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58 Dans le travail, et notamment dans celui des pêcheurs de Schoelcher, monsieur Gaston JOSEPH dit Gaston ELENA (du

nom de sa mère) était un maître de senne (les gens

désignent parfois les autres par les liens qu’ils connaissent d’eux) ; Dans le ralé senn, il y avait le bwa kanno et le bwa atè. Le Bwa kanno et le bwa atè démarrent quand la senne prend le bâton. Autrement dit, quand la senne est au large et qu’on la tire pour la faire rentrer sur la plage, à terre, les pêcheurs tirent sur la corde, mais celle – ci est reliée au bâton de la senne où est amarré le filet. A un moment, le bâton entre à terre (le bâton arrive sur la terre). A ce moment-là, une personne vient piler la senne (pour maintenir la senne au sol en pilant le bâton) : à ce moment, il y a bwa atè et bwa kanno. Il y avait quelqu’un qui se mettait au large et dans un canot surveillait les poissons et faisait en sorte que la senne progresse de façon symétrique à gauche et à droite. Cette personne prenait un gros bâton (de la grosseur du bras d’un homme) et il frappait l’eau avec, l’enlevait, frappait l’eau, l’enlevait, etc. Ils prenaient des pierres dans le canot et les envoyaient dans la senne : les pêcheurs le faisaient pour rassembler les poissons dans la senne et les empêcher de partir. Monsieur Gaston prenait deux pierres et frappait sous l’eau pour rassembler les poissons ; il pouvait aussi utiliser les mains. Après avoir fait le bwa kanno, monsieur Gaston plongeait à l’intérieur de la senne et faisait le wolo dans l’eau ; il frappait à grands coups de pieds, les poissons épouvantés fuyaient dans le filet où ils étaient prisonniers. Notons qu’il était un grand joueur de ladja. Dans cette scène de ralé senn, nous entendions parler de « baton atè » et « baton an dlo ». Il faut savoir que dans notre pratique du wolo, nous avons rencontré le wolo dansé avec un bâton. Ce qui semble indiquer que la pratique du bwa (du bâton), selon monsieur Vava GRIVALLIERS de Sainte - Marie était présente dans le wolo et qu’elle s’appelait woulé baton. Messieurs Claude LARCHER et Albert CLEMENTE, viennent appuyer ce que nous allons dire : les jeunes, quand ils se réunissaient pour jouer au foot le faisaient souvent près de la mer ou dans un lieu pas très éloigné. Quand ils avaient fini de jouer au foot, ils pratiquaient le wolo dans l’eau, ensuite, ils faisaient le danmyé ou le ladja à terre, et après, les plus grands, racontaient aux plus jeunes des contes et des timtim bwa sech. Quand nous avions demandé à madame Carmélite RASTOCLE, ce qui était le bèlè, elle nous avait répondu : « sé an manniè viv » (c’est une manière de vivre). Nous ne croyons pas que dans le domaine du wolo et du danmyé, nous en soyons très éloignés ; c’est le peuple martiniquais qui vit là aussi.

Document diffusé par Manioc.org


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