Drup danm

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57 mémoire des colonisés, à leur désorganisation culturelle d’origine et au mécanisme d’auto dénigrement.

Importance du wolo dans la vie de tous les jours Le terme wolo, dans le match de foot ball,

qui est devenu woulo (dont la

prononciation vient saluer, par une ovation, le coup de pied qui marque un but, nous semble être une extension du terme employé dans le wolo, dans le domaine du foot, du coup de pied qui porte et qui atteint sa cible dans le wolo. On a souvent dit des joueurs brésiliens et martiniquais, qu’il y avait une sorte de danse quand ils jouaient au foot, dans les feintes, dans le jeu de pied, dans les ruses, dans les mises hors de position… cela ne peut venir que du dansé wolo et dansé ladja. D’une façon plus large, le jeu mauvais ou jé marok désigne, dans le foot ball, les kout pié sizay , les bannann avec les coups de genou sur les cuisses, les bourad portées avec son corps vis- à –vis de celui de l’adversaire – partenaire. Les joueurs de wolo ont un corps vif et dans des situations dangereuses, peuvent prendre des décisions rapides qui leur permettent de sauver leur vie ou de préserver leur corps : ils ont déjà cet entraînement, mais bien sûr tout dépend de ce à quoi on est confronté et au temps dont on dispose. La pratique du wolo dans l’eau éveille des sensations corporelles car les sensations physiques d’une personne à terre, mais également d’une personne dans l’eau et la possibilité de se débrouiller dans les deux éléments, sont une richesse que beaucoup de personnes ne pourront rencontrer. Etre à l’intérieur des terres, n’était pas un gros handicap et le jeu du wolo pouvait se dérouler dans les bassins de rivière, dans les doum. Mieux, les falaises des rivières, les arbres bordant ces bassins, les branches sur ces bassins étaient des lieux où les acrobaties pouvaient se faire : l’utilisation du terrain et des possibilités qu’il offre étaient fondamental. Il est tout à fait surprenant de voir, dans certains bassins de rivière encastrés dans des murs de pierre, comment la falaise pouvait être utilisée sur deux ou trois rebonds, ou appuis pour permettre de venir frapper ensuite. C’est un peu la même chose que font en équipe, les hommes du danmyé et du ladja quand, dans le combat avec l’adversaire, ils se mettent à fuir, prennent appui sur les mains de leurs camarades – qui sont déjà préparés – exécutent un solibo arrière (saut retourné) pour se retrouver derrière l’adversaire qui les poursuit : le combat a déjà changé : c’est un renversement de situation !

Document diffusé par Manioc.org


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