Drup danm

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52 Ce bâton pouvait être ciselé, avoir une pointe au bout et l’autre extrémité était en forme de pommeau. Son témoignage se rapproche de celui décrit par Lafcadio Hearn, dans Esquisses martiniquaises. Ce témoignage a été appuyé par celui de monsieur Berthé GRIVALLIERS. Le bâton tournait dans tous les sens et on ne savait à quel moment il venait piquer ou frapper. Et ceci se faisant très vite. Le témoignage de madame Pascale TISPOT surnommée Da Lisi, nous décrit un combat danmyé dans les années 40 aux Terres Sainville, où un major très costaud, très haut, s’est trouvé confronté à un homme noir petit qui faisait tournoyer un petit bâton de la longueur d’un bras entre ses mains. Ce petit homme ou ce petit noir fit fuir, en dehors de la ronde le major réputé vis-à-vis duquel personne n’osait rentrer. Da Lisi ponctua le récit en nous disant que le bâton était monté et que les coups

aussi

légers qu’ils pouvaient être, faisaient terriblement mal. Nous citons cet exemple car nous ne pouvons pas dire si c’était du wolo ou si on était dans les pratiques du laghia. Mais nous le citons comme pratique ayant existé dans le danmyé et étant présent dans le wolo et le ladja. Toujours pour montrer la proximité des pratiques wolo, ladja, danmyé ou à défaut, cette sorte de continuum qui a existé entre ces arts de combat, quand on prend le témoignage de monsieur Serge SATURNIN qui a vu le danmyé à Rivière Salée entre les années 1965 et 1968, il nous dit que, dans les combats, les mains servaient à parer les coups ou à prendre appui sur le sol – ce avec quoi les gens frappaient, c’était surtout avec les pieds – donc, cette pratique aurait été intégrée dans un des styles du combat du danmyé. Du wolo à terre, hors de l’eau, monsieur Albert CLEMENTE, nous dira que c’était une pratique qui permettait aux plus anciens d’initier progressivement les plus jeunes. Cette initiation, d’ailleurs confirmée par monsieur Claude LARCHER, également présent dans l’entretien, passait tout le long de la côte caraïbe, à savoir des Anses d’Arlet jusqu’au Prêcheur : -

par des matchs de Foot Ball, où on pouvait travailler l’endurance et la résistance physiques, mais aussi l’adresse ;

-

par le wolo, dans l’eau de mer, où les plus grands initiaient les plus jeunes, mais où aussi de véritables batailles rangées avaient lieu ;

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par la pratique du ladja ou danmyé atè. Parfois, cette pratique pouvait se résumée par de la lutte.

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par la réunion autour des anciens, où à défaut des plus grands parmi eux. Là, les plus jeunes étaient initiés aux contes, aux histoires et aux blagues du pays, aux timtim bwa sech (devinettes), charades et jeux de mots. Et certains jeunes qui devaient entrer à la nuit tombée chez eux, craignaient une mauvaise rencontre ou

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