Drup danm

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49 Le woulé baton, le woulé bouden, le woulé mango, le woulawou, le zou (woulé zié), le woulé kò’w, le annou woulé kò-nou, le woulé tanbou-a , le woulé lang-ou , le woulo , le woulé boul-la, le woulé zo-a ( rouler les dés soit dans la main soit sur l’aire de jeu dans le jeu sèbi) , le lanm-lan ka woulé (les roulements de vagues qui s’échouent sur la plage), le woulé dé bò (mouvement de balancement chaloupé des hanches dans la biguine), le woulé lanmen ( dans le danmyé), le woulé dwet (dans le konba baton et le bèlè), sont des thèmes récurrents dans la tradition danmyé-kalennda- bèlè. Le terme woulé selon nous, serait un des mots archives de la langue créole, (au moins en Martinique, si on veut reprendre le terme du Professeur Jean BERNABE, dans un de ses cours à propos de la langue créole31). Madame HAUSTANT Patricia du Conseil général, pédiatre, décrit le wolo comme une danse de combat en Casamance au Sénégal. Monsieur DIALO, psychiatre, Sénégalais d’origine Wolof, dit que le terme wolo désigne en langue wolof « attention danger !», que l’expression wey wolo ! signifie « Danger ! Sors avec ton arme la plus puissante ». Francoeur REGINA, fils de monsieur Joseph REGINA désigne le pa kolibri dans le danmyé (encore appelé « aléviré ») comme un pas qu’on utilise quand on danse le wolo.

Un élément viendra vraiment transformer toute notre approche : monsieur Joseph REGINA sera le premier à nous dire qu’au Morne Balai, sur les hauteurs de Basse Pointe, alors qu’il était âgé de dix ans, il a vu des grandes personnes danser le wolo. Ce jour –là, nous étions avec monsieur BOSSO Jean – Michel, ancien Président de l’AM4, dans l’entretien d’enquête. Nous citons tous ces gens car la liaison avec un ancien n’est pas une liaison de type journalistique, nous apprenions tous les jours, à toutes nos visites, et l’ancien, parfois, transmet ses connaissances à la personne qu’ il a choisie à condition

qu’elle

entretienne cette relation avec lui et qu’elle soit un relais dans la transmission, encore faudrait- il entretenir la relation avec lui et ne pas partir de l’idée que les anciens ne connaissent rien, ne savent pas. Ce type d’attitude qui résulte vraiment du mépris courant de la société esclavagiste envers les noirs, est très vite perçu par l’ancien, non pas par ce qui peut être dit mais par le langage tenu par le corps. En Martinique, le corps dit consciemment ou inconsciemment ce que la langue ne dit pas ou veut cacher. En effet, à n’importe quel moment, l’esclave corvéable à merci, pouvait être réprimé. De plus, certains maîtres pouvaient être bons ou méchants, lunatiques ou pas, agréables ou

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Eléments d’écolinguistique appliqués aux communautés linguistiques créolophones (22 et 29 avril 2004)

Document diffusé par Manioc.org


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