Drup danm

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48 II- 1- Le dansé wolo L’AM4 auquel l’auteur contribue au travail, a codifié le wolo ainsi d’après les témoignages recueillis auprès de madame Eva ANDEOL (Anses d’Arlet - 65 ans) – de monsieur Joseph Régina (Basse-pointe - 78 ans, décédé) – de monsieur Vava Grivalliers (Sainte-Marie – 82 ans, décédé) de monsieur CHABAL (Sainte-Marie - 80 ans) – du film Vidéo de 1936 de madame Katherine DUNHAM. Selon les propos de Man Eva (madame Eva ANDEOL), on danse à huit. Avec le geste bidjin et en se tenant par la main. Les danseurs font un demi-tour SIAM29 puis SAM30. Puis ils s’accroupissent, pieds à plat, les bras relâchés, coudes posés sur les genoux (nous avons retrouvé dans le témoignage de monsieur MELVILLE, au François, dans le combat danmyé ou ladja, cette manière, cette façon, quand on a jeté l’autre, d’aller s’accroupir près du tambour, dans cette position et que dès que l’adversaire se relève, aussitôt de reprendre le combat)… Une dame et un cavalier entrent, debout, au milieu du cercle. Ils commencent à se déhancher doucement, puis le rythme s’accélère : (« yo ka brennen anpil, yo ka brennen monté désann ») ils se déhanchent beaucoup en montant et en descendant. A la question « estce comme le béséba ? », Vava Grivalliers répond : « oui ! ». Monsieur Joseph REGINA indique « yo té ka dansé kon béséba » (ils dansaient comme le baissé bas ). « Épi yo té ka kasé ren-yo » (de plus, les coups de hanche étaient très accentués)… « yo té ka tounen anlè kò-yo épi dé bra –yo ouvè » (ils dansaient en tournoyant sur eux – mêmes, avec les bras écartés). Selon madame Eva ANDEOL et monsieur Vava GRIVALLIERS, les danseurs pouvaient rouler en bouteille à terre « « yo té ka woulé boutey ». Man Eva dira : « ils pouvaient tourner, pivoter sizo ouvè », c'est-à-dire un pied en compas à partir d’un pied pivot. Monsieur Vava GRIVALLIERS précise qu’on pouvait danser le wolo accroupi et qu’on tournait beaucoup « ou ka tounen, ou ka tounen, ou ka tounen ». Monsieur CHABAL décrit le wolo en montrant comment danser, sur le jes bidjin ou balansé, en tournant sur soi-même, vers la gauche et/ou à droite, bras semi-ouverts soit en direction du sol, soit presque quasiment en croix. Certains mouvements, selon monsieur BARDURY, ne sont pas sans rappeler les mouvements du woulé mango ( dansé lalinklè, dans le kalenda – bèlè), du bouwo ou mazouk bèlè ( l’une des figures du bèlè), du valsé o kannigwé (dansé lalinklè du kalenda bèlè), de la sorti o kannigwé, du Mariyàn lapo fig (personnage symbolique du carnaval) (« Mariyàn woulé, woulé, woulé »). 29 30

SIAM : sens inverse des aiguilles d’une montre SAM : sens des Aiguilles d’une Montre

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