Drup danm

Page 37

37 quelqu’un pouvait couper un bâton pour quelqu’un d’autre, et en fait, le préparer pour lui, quand quelqu’un veut se préparer à un combat arrêté, il a dans sa tête la personne qu’il doit battre. Avant le combat, il doit voir comment il peut le prendre, ce qui lui demande de connaître le combat de ce dernier, de l’avoir déjà vu et de s’y préparer. Dans l’oralité, les anciens en parlent aussi. Pour les africains, dans certaines danses rituelles, certains accessoires deviennent des objets dansants. D’après la définition qu’Alphonse TIEROU présentée à la page 119 de son ouvrage Dooplé, Les lois éternelles de la danse africaine22 : « Un objet dansant est un objet que le danseur tient dans ses mains, pendant qu’il danse : il n’est ni objet de décoration, ni complément du costume des danseurs et ne sert nullement à marquer le rythme ou à battre la mesure. Il fait partie intégrante de la danse comme les mouvements du danseur jouent un rôle précis et a une signification propre. Seules, les mains du danseur confèrent à l’objet sa qualité d’objet dansant. Un objet tenu entre les dents n’est pas considéré par les anciens comme un objet dansant. Un nombre restreint d’objet sont qualifiés d’objets dansant et font partie des rites de la danse africaine traditionnelle, manifestation des mouvements de l’âme dont les racines remontent à la préhistoire. Les objets dansants sont indispensables pour l’exécution de certaines danses traditionnelles à caractère sacré. Exécuter une certaine catégorie de gestes sans objet dansant est sacrilège aux yeux des anciens. »

Toujours les citant, Alphonse TIEROU parle de certains objets dansants qui renvoient à certaines pratiques de chez nous. Les pages 120, 121 et 122 du livre cité précédemment parlent de ces objets. Nous y trouvons des analogies entre : -

le ghon et la branche de corossol. « Le ghon, rameau de préférence de palmier est l’objet dansant spécifique aux danses africaines originelles qui symbolisent l’ascension, la régénération, l’abondance, la fertilité, la victoire, la paix et la communion avec Dieu ».

Nous mettons ce rameau de palmier en comparaison avec la branche de corossol qu’utilisaient en politique, les partisans du camp victorieux dans le vidé de la victoire. La branche de corossol symbolise, à ce moment la paix, l’arrêt du conflit et surtout un élément qui servait à calmer ceux qui étaient déçus. Dans la tradition, d’ailleurs, donner un thé de corossol à quelqu’un qui est énervé ou qui n’arrive pas à dormir peut l’apaiser. Nous y voyons une analogie avec les objets dansants. -

Le koou et le bâton du conteur. Alphonse TIEROU nous parle du koou. « Le koou est un bâton souvent sculpté et peint de scènes de la vie quotidiennes et de formes symboliques. Chaque gla danseur possède un bâton d’environ 1m50 dont il se sert comme d’une canne. C’est le troisième pied du masque […] avant d’entonner une chanson, le gla agite son koou ; il s’appuie dessus lorsqu’il parle à la foule (langage traduit par l’interprète) ; il le lève pour donner des ordres (bâton de commandement) ; il l’utilise pour exécuter certaines danses beo (le gla koou devient alors un objet dansant indispensable à certaines danses). »

22

Ed. Maisonneuve et la Rose., 1998, 129 p

Document diffusé par Manioc.org


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.