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36 Toutes ces techniques de combat, notamment les techniques utilisant la lutte contre les animaux et l’utilisation de l’eau sont issues, selon T.J.OBI, dans son livre Fighting for honor, des techniques d’entraînement du peuple Congo de l’Afrique Centrale, notamment des Cimbebasiens issus des plaines de la rivière Kunene en Angola du Sud, dans les pratiques de l’Engolo et du Kandéka (cf. pages 31, 32). Il nous est dit dans le paragraphe intitulé Kandéka: « Le kandéka était un concept central dans les traditions martiales des Kunene auquel on se référait, comme le combat de bâtons, la boxe de claques ou la danse de guerre. Le combat de bâton était principal. […] Les bâtons étaient indispensables pour deux passetemps importants qui se chevauchaient : mettre en œuvre une subsistance pastorale et maintenir le respect social dans une société d’honneur.21 Au centre de ces deux là, le bétail des Kunene. Le bétail a évolué à travers les siècles en une pièce maîtresse de subsistance, de commerce et de mobilité sociale dans la région. La proximité des peuples Kunene avec leur bétail engendrait un système de société bovine. Le bétail comme tous les autres mammifères, était organisé en une hiérarchie où chaque membre du troupeau avait une relation de dominance sur quelques membres et le mâle le plus dominant dirigeait le troupeau. Ceux qui étaient plus élevés dans la hiérarchie en place avaient un meilleur accès à la nourriture et pour le cas des taureaux, dominaient la reproduction sexuelle en ayant accès aux vaches réceptives. Cependant ces relations n’étaient jamais statiques et les individus subordonnés défiaient régulièrement ceux qui étaient au – dessus d’eux. Les jeunes taureaux cherchaient à s’affirmer en défiant les taureaux dominants à mesure qu’ils gagnaient. Ainsi, les mâles Alphas maintenaient leur statut seulement en venant à bout des défis constants de leurs subordonnés et leur renforçaient parfois par des attaques sans provocations afin d’appuyer leur domination. Le contrôle des humains sur un tel bétail nécessitait d’entrer dans leur monde en tant qu’individu dominant. La domination commençait tôt dans la vie du futur pâtre et du troupeau. Les enfants Kunene trop jeunes pour mener le troupeau en pâture restaient dans la propriété pour surveiller les veaux également laissés derrière. Pour accomplir des tâches différentes, ces garçons de quatre à cinq ans pouvaient se retrouver opposés à des veaux ayant au moins leur poids et leur force, dans des luttes énergiques. Dans ces concours de détermination, les garçons étaient encouragés à ne pas céder jusqu’à ce qu’ils aient pris le dessus. A travers de telles luttes, le bétail apprenait à reconnaître les pasteurs comme des dominants… les garçons et les adolescents passaient la plus part de leurs temps sans surveillance avec une partie du troupeau. Malgré le fait qu’ils avaient à peine six ans la plus part du temps, on attendait de ces jeunes enfants qu’ils exposent leur courage afin de dominer les taureaux qui faisaient plusieurs fois leur taille. »

Par la suite, T.J.OBI montrera comment, outre le corps à corps avec les veaux et parfois avec de jeunes taureaux, les Kunene vont utiliser le bâton court pour asseoir leur domination sur les taureaux. Nous y reviendrons par la suite, dans le ladja baton. D’autres jeux d’équilibre aussi existaient : nous avons déjà parlé du marcher sur les mains, et sur des rondins, mais marcher sur le bord des canots, sur des chaînes autour d’un monument du square Victor SCHOELCHER, dans le bourg de Schoelcher, par exemple, faisait partie du travail d’équilibre. Ces exercices cultivaient l’art du déplacement ; il faut reconnaître que ces situations de jeux ont complètement disparu. De la même façon que 21

Se rappeler chez nous : honneur et respect : lonè épi respé .

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