Drup danm

Page 109

109 dansé ladja ou dans la kalenda originelle éclaire un autre aspect du rôle de la danse dans nos sociétés. C’est par cette notion de plaisir, ayant en son sein cette dimension néoténique, qu’a pu se mettre en place durant l’esclavage (et même après l’esclavage) le côté résilience de nos danses. La résilience apparaît comme cette capacité que l’homme a, dans les conditions les plus terribles et inhumaines (pratiques de l’esclavage en Amérique et dans les Caraïbes, existence des camps nazis) de pouvoir produire quelque chose qui fait lien, qui exprime la vie et va dans son sens, et qui permet à l’individu de faire corps avec lui –même et avec les autres. Nos danses ont inévitablement cet aspect, car la danse chez l’africain qui débarquait en Martinique, n’était pas seulement un art, mais une manière de manifester le principe de vie en action. C’est pour cette raison qu’elle a été appelée l’art premier, l’art fondamental, l’art originel, l’art sacré. Fort de tout cet éclairage, de tous ces soubassements historiques, il nous semble important d’approfondir notre recherche en thèse sur le thème : les kalenda et le danmyé, spiritualité et thérapie. Cette recherche aura l’avantage de lier plusieurs aspects de notre activité : l’aspect professionnel qui relève du domaine de la psychologie et l’aspect culturel qui est lié à la transmission des danses au tambour et qui touche plus le domaine de l’anthropologie. Cette étude concerne un objet fondamental, celui du corps dans son langage premier : le geste.

Document diffusé par Manioc.org


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.