Le dernier Caraïbe

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LE

DERNIER

CARAÏBE.

— Jupiter ! fit Delphin , qui crut à la trahison de l'esclave salarié. — Dieu le veut.... reprit le comte avec regret; mais puisqu'il faut absolument passer sur un cadavre pour arriver à ma

fille....

Et comme il ramenait le pistolet à la hauteur de la poitrine de son ennemi, la main de Tonga arrêta ce mouvement. — Ce n'est pas vous que ça regarde, maître, dit le caraïbe, qui avait attendu pour paraître dans ce milieu. — Mameselle Sophie est vivante, et vous la retrouvez, c'est bien; mais cet homme a tué ma fille ; sa vie m'appartient plus qu'à vous : le châtiment, c'est moi qui veux l'infliger. — On veut traîtreusement m'assassiner, s'écria Delphin ; — meurs donc cette fois , caraïbe ; et il touchait déjà la détente de son arme, quand le nègre lui enfonça dans le cœur ce poignard qu'il avait reçu de Figo, pour tuer quiconque attenterait aux jours des membres de la famille de Joppé. Le jeune homme s'affaissa sur lui-même, tandis que ses doigts crispés faisaient jouer le ressort du pistolet. Le coup partit à bout portant. Le nègre tomba à son tour lourdement. Sophie, terrifiée d'un

pareil spectacle, courut

se jeter dans les bras de son père. — Ma fille, dit-il, ce pauvre Tonga s'est sacrifié pour nous.


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