Le dernier Caraïbe

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LE D E R N I E R

CARAÏBE.

— Compère! c o m p è r e ! exclama à la fin le nèg r e , hors de lui. — Je ne le suis plus, je ne suis plus

rien....

rien qu'un misérable ! — Pauvre

Zami ! mon abandon l'aura tuée. — Bah ! — tuée ! — Depuis quand, d r ô l e , les cabresses meurent-elles d'amour? Ce mot éclaira l'esprit de Jupiter ; mais d'une sombre lumière. — I1 comprit alors que cette mort avait une cause qu'il ignorait, mais dont l'homme au rire sardonique, posé en face de sa douleur, possédait le terrible secret. 11 le regarda alors fixement à son tour. — Le métis

soutint

l'examen ; il était impénétrable. — Me diras-tu, P o l y d o r e , accentua froidement le malheureux amant, ce qui a pu tuer Zami ? — Est-ce le poison ? — est-ce un coutelas? — Ni poison, ni coutelas, nègre; — mais une balle, voilà tout. — Une balle ! serait-ce un blanc, fit observer Jupiter, en saisissant le bras du métis. — E h ! e h ! c o m p è r e , pas de gestes, répondit Polydore en le repoussant. — Est-ce que tu me prends pour celui qui a assassiné Zami? — C'est donc un blanc? — Un vrai blanc, tout ce qu'il y a de plus blanc. Tu le connais. — Est-ce possible! s'écria Jupiter, devenu presque radieux de férocité. Je pourrai donc!.... Et


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