Le dernier Caraïbe

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LE

DERNIER

CARAÏBE.

Ce dernier, ancien esclave de l'habitation M . . . voisine de Folleville, reconnut le comte et le plaignit de toute son âme : Je voudrais vous sauver, disait-il ; mais comment? Hugues me fera fusiller. — Attendez, dit le comte, je vais trouver un moyen : Dieu me garde de vous compromettre. 11 se mit aussitôt à se promener comme le factionnaire. De temps en temps, il regardait les halliers qui prenaient naissance à vingt pas des travaux avancés. Au bout de cinq minutes, il revint vers la sentinelle et lui dit : — Faites une longue promenade, je vais me laisser glisser le long de ce talus ; de là , je gravis aisément le petit mur qui sert d'épaulemenl au chemin de ronde.... — Faites, faites, interrompit l'homme de couleur, et dans une demi-heure, quand vous serez dans les bois , je tirerai un coup de fusil ; on cherchera , et je serai à l'abri de tout soupçon. — Je J'entends bien ainsi, reprit l'émigré ; adieu et merci mille fois. Le comte exécuta tous les mouvements qu'il venait d'indiquer avec la souplesse d'une couleuvre : l'obscurité était complète. Un seul danger le menaçait : — prendrait-il par la route de la Pointe-à-Bacchus ? Pélardy coupait toute c o m munication de ce côté. — Par les lisières de l'habitation Paul? la colonne du généra) Boudet y


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