Le dernier Caraïbe

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LE

CAMP

DE B E R V I L L E .

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était refoulé dans la stupeur du présent, dans le regret du passé. Il comprenait enfin ce refuge, cette protection qui faisait d'une masse de faibles habitants un bataillou de plus pour résister ou vaincre; au besoin un bataillon sacré pour mourir! — Mon Dieu! pensait-il, où l'aveuglement peut-il nous conduire?— Pauvre comtesse! pauvre Sophie ! — Que vous disais-je? fit à voix basse l'officier parlementaire qui se retirait. Le comte de Joppé le reconnut.— Encore vous? dit-il. — O u i , Monsieur le Comte, encore m o i ! — J'ai fait tout au monde pour mériter cette marque de confiance. — J'ai réussi. — Eh bien? — Vous ne comprenez pas mes intentions? — Tout n'est-il pas rompu entre nous? — Je le croyais, Monsieur le Comte; mais mon cœur, ou mon ambition si vous voulez, parle en votre faveur. — Que pourriez-vous donc, Monsieur? — Ce que je pouvais, il y a peu de jours, sur les bords de la rivière Lézard ; — vous sauver. — J'accepterais le salut de grand cœur, Monsieur Delphin, dit le comte en appuyant sur le nom de l'officier; mais vous savez ce que je vous ai dit : vos conditions....


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