Le dernier Caraïbe

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LE

DERNIER

CARAÏBE.

vré volontairement à des ennemis naturels? — Ils vous perdront. — C'est trop fort, objecta le comte. — Voulez-vous qu'ils vous abandonnent? mais Hugues devient alors votre juge, et les lois actuelles sont terribles. M. de Joppé haussa les épaules. — Taudis que si vous voulez bien vous fier à des certitudes, tout change pour vous et votre famille. — Je suis curieux de l'apprendre. — Rien de plus simple, et vraiment l'on dirait que le ciel favorise pareille tentative : voyez ; — la mer est plus c a l m e , le vent cède; au point du jour, le temps sera magnifique. — Eh bien ? — Eh bien, — je donne un signal, cette pirogue est relevée, et quatre rameurs vigoureux vous conduisent dans le dédale de la Rivière-Salée : — vous rasez ensuite la côte comme des pêcheurs , si bien que , dans cinq heures , vous débarquez à l'Anse-Bertrand. Une demi-heure après, vous êtes à Folleville,

où vous vous tenez caché pendant

quelques jours. Je me charge du reste. Réfléchissez à cela, Monsieur le Comte, — la chose en vaut la peine. Après ces mots, Delphin se leva sans affectation, et fit quelques pas dans la direction du hallier.


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