NOUVELLE
DEMANDE
EN MARIAGE.
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Le comte de Joppé porta ses mains sur son v i sage ; il dut rougir d'une observation aussi juste qu'inattendue ; — mais, mesurant tout-à-coup la hauteur du péril qu'il encourait par l'assassinat de ses malheureux compagnons, — Voyons, Monsieur, dit-il, que prétendez-vous? —
Deux
choses
bien simples , Monsieur le
Comte; mais, d'abord, veuillez rasseoir vos esprits. Ce qui vient de se passer n'a pu qu'y jeter la terreur et le doute. Et tenez , remontons jusqu'à l'embouchure de la rivière , nous y trouverons des siéges q u i , malgré leur grossiéreté naturelle, satisferont à la situation. — On m'a donc tendu un piège, murmura le comte. — C'est une erreur; vous avez eu de mauvais confidents : — rien de plus. — Ces deux hommes marchèrent
en silence
jusqu'aux pierres désignées par Delphin. Le comte s'assit le premier, abattu, malgré tout son courage, par l'éventualité des événements. Tout ce qu'il y avait d'aventureux,
de chimérique peut-
être, dans la tentative qui échouait si misérablement , s'offrait à sa pensée avec l'acuité du remords. L'image de sa fille bien-aimée , celle de la comtesse vinrent aussi ajouter à des regrets, hélas ! intempestifs. Delphin, en homme habile , sembla considérer 16