Le dernier Caraïbe

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LE D E R N I E R

CARAÏBE.

vagerie révolutionnaire de cet homme, on se prend à regretter que tant de résolution ne se soit pas trouvée au service d'une âme meilleure. Mais la fièvre ardente de la démagogie était , à cette époque , arrivée à son paroxisme ; tantôt, elle portait les individus aux actions les plus intrépides, tantôt, elle en faisait d'ignobles bourreaux. Hugues n'était pas temporisateur ; — il ressentait, lui aussi, les symptômes du délire, et, soit orgueil , soit ambition , soit conscience , il précipitait toujours l'issue des événements. Aussi , quand il eut acquis la conviction que toute la force anglaise était massée au camp de Berville, on le vit plus hardi que jamais à tenter les dernières chances. Il y avait courage; car — « La ville, ruinée par les incendies, était remplie de décombres : dix bâtiments avaient été coulés; la frégate la Thétis et la gabarre la Prévoyante étaient fortement endommagées ; — la maladie qui venait de moissonner le général Aubert, le seul chef de l'expédition qui restât encore , continuait ses ravages. » (Boyer Peyreleau. ) Lever 2,000 hommes de couleur, leur inspirer les vives étincelles du feu sacré; en d'autres termes , mobiliser tous les sans-culottes possibles, appeler à soi tous les frères épars, dans les îles voisines, malgré les rigueurs du blocus, s'approvi-


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