Le dernier Caraïbe

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LE D E R N I E R

CARAÏBE.

l'amiral Jervis semblait avoir à cœur de fuir ce rivage imprenable et funeste. I c i , la Pointe-à-Pitre respira un moment : — les débris de la flotte venaient d'être transportés au camp de Berville ; l'est de l'île se trouvait ainsi dégagé; — toutes les forces républicaines allaient agir contre un seul point qu'il fallait emporter, ou devant lequel il fallait mourir. Victor Hugues, ce farouche commissaire de la Convention nationale, comprit alors toute la hauteur de sa mission; il songea, malgré l u i , à ces généraux des vieilles républiques, qui devaient vaincre à tout prix : L'audace lui servit de génie, et comme il venait d'inaugurer le fait d'armes du morne du gouvernement, en donnant à ce morne le nom de Fort de la Victoire, et à la ville celui de Port de la Liberté, il pensa que l'expulsion des Anglais de la colonie devait couronner ce succès magnifique. Accomplirait-il ce qu'il osait espérer?


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