Le dernier Caraïbe

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LE

MORNE

LA VICTOIRE.

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Cet échec immense répandit une sorte de terreur dans le camp de Berville : on se demandait alors , plus sérieusement que jamais, quelle serait l'issue de la mise en état de siège. Au moment où l'on croyait n'avoir qu'à saisir la victoire, elle échappait, et l'on ne rencontrait que la déroute la plus complète Le système aggressif fut donc reconnu mauvais; mais, une fois engagé dans cette v o i e , on devait y persister; le nombre devait, en fin de c o m p t e , l'emporter. Pareille espérance animait aussi les assaillants de Fleur-d'Épée ; car, dans la nuit qui suivit la défaite des troupes de Berville, ils canonnèrent le fort avec une persistance inouie. Les Républicains eurent beaucoup de blessés , quelques tués même, — et cependant les Anglais n'osèrent point tenter l'assaut. Qui pouvait les retenir? Ce n'était certes pas la peur d'une sortie des assiégés ; ceux-ci étaient en très-petit nombre, et il y eût eu plus que témérité à prendre l'offensive. La suite du rapport excipe bien d'une panique

habilement

semée par des agents secrets ; mais nous nous refusons à croire cette donnée outrecuidante; — toujours est-il que l'ennemi se retira dans cette même nuit vers le lieu du débarquement, laissant après lui des munitions de guerre et de bouche considérables. Deux jours après, le rembarquement eut lieu avec une précipitation extrême;


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