Le dernier Caraïbe

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LE

DERNIER

CARAÏBE.

teur, nous avons dû le relater. O u i , un h o m m e , dont la célébrité a marqué de cette heure nocturne et sanglante, est venu , dit-on , jusque dans le préau de l'habitation Gondrecourt, suivi de plusieurs de ces bandits. — C'est là qu'il vit marcher à lui une femme éplorée et une jeune fille qui lui demandaient d'épargner leur fortune et leur habitation , e t , comme pas un mot ne sortait de ce masque, impassible devant la douleur, la jeunesse et la vertu, la mère comprit qu'il y avait davantage à réclamer des cannibales qui les tenaient à portée de poignard. « Pitié ! Pitié pour mon enfant ! » s'écria-t-elle, au paroxisme du désespoir et en se traînant aux genoux de ses bourreaux. Un geste de l'homme masqué suffit à ses valets maudits et les deux femmes roulèrent sur l'herbe dans des flots de sang . Que fit-on cependant des assassins?— L'autorité l

se montra-t-elle émue le moins du monde de cette boucherie? Que fit le général Collot à son retour? Hélas! faut-il le dire? Cet excellent officier accourut à la première nouvelle du c r i m e ; il voulut punir ; — vains efforts ! — Le comité de sureté l'en empêcha , il alla même jusqu'à vouloir enrégimenter ces scélérats , et à s'en servir comme d'une

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On voit encore un petit mausolée dans ce m ê m e préau. Il renferme

les deux victimes. ( Communiqué ) .


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