Le dernier Caraïbe

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DON PATERNEL.

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On sait que l'île de la Guadeloupe est, pour ainsi dire, inscrite dans une demi-ceinture de rochers, dont l'étendue se dessine du nord à l'est, taudis que la partie, dite sous le vent, borde une mer qui n'a à lutter que contre des mangliers, ou q u i , le plus souvent, vient se jouer sur le sable fin du rivage. C'est ainsi, qu'au vent de l'île , on ne rencontre qu'un port, celui du Moule, dont la barre n'est pas sans danger; une baie spacieuse, mais peu profonde, celle de Sainte-Marguerite. 11 semble que la nature ait voulu préserver les côtes du Portland et des Gros-Caps des conséquences de la ténacité des brises , en les étreignant d'un roseau d'aspérités aussi formidables. C'est à l'extrémité de l'un de ces promontoires , connus dans la colonie sous le nom générique de pointes, que se trouve un immense rocher, de forme conique, détaché de l'île en apparence; mais évidemment relié à sa base par des roches sous-marines , sur lesquelles se brise la vague avec un horrible fracas. — Ce rocher a reçu le nom de Piton . Ses flancs déchiquetés servent de r e traite à un oiseau de mer, espèce de ramier sauvage que les Colons ont improprement appelé 1

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C e n o m , particulier i c i , est adopté pour toutes les sommités des, Antilles


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