Les monuments aux morts d'Emile André Leroy

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1. Buste du gouverneur Bouge. Plâtre. Collection famille Leroy. 2. Le gouverneur Bouge et le sénateur de la Guadeloupe Henry Bérenger à Pointe-à-Pitre pendant les cérémonies officielles du Tricentenaire le 20 décembre 1935. Collection famille Leroy.

Les portraits Émile André Leroy excelle dans l’art du portrait sculpté. De son maître Jean Boucher, l’artiste a retenu l’importance de l’observation et la quête de vérité. Il parvient à reproduire les traits et expressions caractéristiques de ses modèles, à s’affranchir du superflu et à retenir le détail qui fait l’unicité de chacun. Le travail de modelage, habilement retranscrit dans le bronze, lui permet d’atteindre une expression sensible et d’insuffler la vie à ses portraits. Il accorde à ses modèles, qu’il s’agisse de personnages importants ou de « petites gens », la même égalité de traitement, la même importance. Grâce aux annotations portées au dos des photos à partir desquelles il a travaillé, ses modèles les plus humbles ne sont pas pour autant des anonymes.

Buste du Gouverneur Bouge Ce buste illustre la notoriété acquise par Émile André Leroy auprès des hauts fonctionnaires en poste en Guadeloupe. Louis-Joseph Bouge (1878-1960) réalise l’essentiel de sa carrière dans l’administration coloniale, en Nouvelle-Calédonie, à Tahiti, à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Guadeloupe et en Guyane. Il est gouverneur de la Guadeloupe de 1933 à 1936 et c’est dans ce cadre

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que Leroy le côtoie et réalise ce portrait qui retranscrit fidèlement l’énergie et la détermination qui émane du personnage public. Le tirage en bronze acquis par Bouge est conservé avec l’ensemble de sa collection d’objets extra-européens au musée des beaux-arts de Chartres, depuis le legs consenti par sa veuve en 1970.

Deux têtes de guadeloupéennes, « Charlyse » et « L’Indienne » Ces deux portraits, l’un d’une jeune femme Noire (Charlyse Germinal), l’autre d’une jeune Indienne, symbolisent deux des composantes de la société guadeloupéenne. Leroy a photographié Charlyse à Basse-Terre dans son environnement quotidien (peut-être une marchande de poissons, d’après une photo la montrant tenant un balaou) et à Saint-Claude posant dans l’atelier dans sa tenue d’apparat. Pour ce buste, Leroy a retenu une évocation de la vie quotidienne de la plupart des guadeloupéennes de l’époque : sans bijou, avec un simple foulard sur la tête. Ces deux portraits ne répondent pas à des commandes. Leroy les a présentés au salon de la SCAF (Société Coloniale des Artistes Français) en 1937, puis il s’est appuyé sur ses relations pour faire acheter les tirages


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