Les monuments aux morts d'Emile André Leroy

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Vue de l’usine et de la maison d’habitation quai Lutin à Saint-Amand-Montrond, 1905. Collection famille Leroy.

Émile André Leroy posant devant le buste de l’écrivain Paul de Kock en 1926. Collection famille Leroy.

Assiette publicitaire pour les biscuits Leroy, début XXe siècle

excellent professeur qui forma de nombreux sculpteurs talentueux. Ce dernier entretenait avec ses élèves, le plus souvent originaires de province, une relation paternelle et les encourageait à donner libre cours à leur inspiration et à sortir des sentiers battus.

Les premiers voyages Le jeune artiste participa pour la première fois au salon de la Société des artistes français en 1925, y présentant un buste d’enfant. Il y exposa l’année suivante un portrait en plâtre de l’architecte L. Nicolas. Il habitait alors 149, rue Vercingétorix à Paris dans le XIVe arrondissement et se disait élève de Popineau et Boucher. Au salon de 1927, il soumit à l’appréciation du public une étude d’homme nu en plâtre qui lui valut une médaille de bronze. Pour cette œuvre, une bourse de voyage lui fut décernée par le Conseil supérieur des beaux-arts. Remarquons que l’artiste emboîtait le pas de Popineau, lauréat de cette même bourse en 1924. Pour autant que l’on fut célibataire et sans enfant, cette bourse était une récompense prisée. Au sujet des lauréats, Armand Dayot précisait6: “Avec pour seul guide leur libre fantaisie, ils pouvaient durant une année entière diriger leur pas où bon leur semblait, là où les appelaient leurs instincts d’art à se développer librement dans l’étude de sujets vers lesquels les entraînaient leurs affinités électives”.

Grâce à l’attribution de ce prix, Émile André Leroy fit sa première rencontre avec l’étranger. Il visita l’Espagne et en particulier Tarragone, Barcelone, Saragosse, Madrid, Tolède, Grenade, Séville, Cadix, Malaga et Cordoue. Il fit en passant un saut à Tanger. Le périple en Espagne affirma chez l’artiste son goût du voyage. À son retour déjà, son nouvel appartement 5, rue Platon dans le XVe arrondissement de Paris lui semblait trop petit. L’artiste rêvait de repartir et, pour un buste en pierre du Docteur Coulon présenté au Salon de 1928, il lui fut décerné le prix de la Compagnie générale transatlantique dont Popineau avait aussi été lauréat quatre ans auparavant. Il s’agissait d’un prix annuel offrant au titulaire un passage aller et retour de Bordeaux à Casablanca en première classe. Mais contrairement aux autres prix coloniaux, ceux des compagnies maritimes ne donnaient pas les moyens de vivre sur place, imposant aux lauréats des séjours brefs. Émile André Leroy fit un séjour de trois mois à la résidence de Bou Jelouc, à Fès. Outre de nombreux croquis, il rapporta quelques sculptures de son voyage, parmi lesquelles Jeune Algérienne, type du Taffilalet et Jeune Femme berbère. Il exposa ces deux œuvres au Salon de 1929 et participa la même année au salon de la Société coloniale des artistes français (SCAF), où il présenta quelques croquis et trois sculptures. D’autres œuvres marocaines furent également présentées en 1931 à l’Exposition nationale coloniale de Paris.

6) En préface du catalogue de l’exposition quinquennale des anciens boursiers de l’état, 1902.

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