Voix indiennes du grand nord

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Pourtant, un règlement équitable ne devrait pas être impossible. Depuis 1930, dans le seul Alberta, il y a eu 24 transferts de droits de propriété -droits mlneraux inclus- portant sur 120 000 hectares. L'obstination du gouvernement conservateur est bien compréhensible: il s'agit d'argent, et les profits que ces riches députés espèrent tirer de l'exploitation pétrolifère constituent la meilleure raison de s'entêter. En 1983, LE CONSEIL MONDIAL DES EGLISES a qualifié cette situation et les agissements du gouvernement de l'Alberta de proprement "GENOCIDAIRES" et l'ethnologue américain James Smith parlant d'''ethnocide'', a ajouté que le sens même de LA VIE est en train d'être déchiré en Alberta. Il faut se refuser à ne rien dire devant un épisode de plus dans la longue extermination des peuples indiens ..• Cela se passe dans l'Alberta, au Canada.

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Jeune, Ominayak? Bernard Ominayak, Chef des Cree de Lubicon La~e, sort quelques morceaux de viande d'élan séchée et les dispose sur une table de fortune: puis il sort un pain bien rond qu'il coupe avec un couteau de chasse. Une théière remplie de glace fondue commence à siffler et Ominayak, l'air calme et détendu -la première fois depuis une semaine- me convie à un petit déjeuner de trappeur ••• "Ah, comme c'est bon", dit-il en regardant le soleil briller sur les hauts sapins ••• "Sans politique, sans bruit, sans ennuis ••• "

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Soudain, un autre bruit... C'était le début de décembre; il faisait moins vingt dans la cabane durant la nuit, mais la température a remonte et provoquait une odeur de bois et de laine mouillée. Les seuls bruits perçus venaient du poële à bois, des petits animaux qui venaient de s'animer dans les murs de la cabane et •.. d'Ominayak qui brisait la viande ~ntre ses doigts, séparant ainsi des morceaux à croquer ... Soudain, un autre bruit: c'est le lointain vrombissement d'un engin ... Le bruit se rapproche et un énorme tracteur jaune surgit, à cent mètres de nous, tirant deux maisons pré-fabriquées qui glissent sur des skis gigantesques. Un deuxième tracteur le suit de près, apportant tout le matériel qui sera nécessaire à la mise en place de ces deux maisons. Le visage d'Ominayak vient de se fermer; c'est à peine s'il a prononcé un mot en regardant passer les deux engins ..• Pour Ominayak, ce n'est plus du tout une surprise que de voir au lever du jour surgir ainsi les bulldozzers. Contrairement à d'autres peuples indiens, "les Lubicon" ne se sont jamais vu accorder une Réserve qui eût pu les protéger contre les assauts des nouveaux venus sur leurs territoires traditionnels de chasse et de trappe ••• Il y a 45 ans, le Gouvernement févinci al leur en avait fait la promesse sur laquelle il est revenu depuis. Aussi, quand les compagnies pétrolières débarquèrent dans la région dans les années 50- la Bande était elle alors sans protection, ni titres, ni droits aucuns! L'attrait économique ne pouvait que grandir encore et, à la fin des années 70, ces compagnies firent creuser une route sur 100 km, menant de Peace River (!) à LITTLE BUFFALO, où vivent aujourd'hui les 350 Cree de Lubicon Lake. En 1980, le "boom" allait bon train: 30 puits furent construits cette année-là, 40 l'année suivante .•• et plus de 100 en 1983!

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