Atikamekw Ojibwe

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Nous sommes dépendants du gouvernement du Canada, de son système d'éducation, de son système administratif, de ses programmes planifiés d'après des phraséologies hautement soph istiquées.

Nous sommes tout à fait conscients de ces stratagèmes soit-disant règlementaires déployés par les plans d'utilisation des sols de la Province et qui n'ont d'autres buts que d'autoriser les firmes multinationales à piller les ressources de cette terre, à s'enrichir pour partir ensuite vers une autre partie du monde et continuer ainsi à causer d'irréparables dommages écologiques qui défigurent à jamais l'environnement qu'elles ont parasité.

De par la Proclamation Royale de 1763 Pourtant, les Nishnawbe-Aski ont des droits tout à fait légaux de possession de leurs territoires tribaux : d'après les principes énoncés par la Proclamation Royale de 1763, des Traités clairement définis devraient reconnaître l'authenticité de ces droits Nishnawbe-Aski et pour la possession des terres et pour la jouissance de leurs ressources. De tels principes ont été édictés par la Proclamation Royale qui promettait que le Droit des Indiens sur ces terres ne pourrait être éteint que par traité et compensation consentie.

Qu'est-ce qu'un traité? Le fait est que le traité de la Baie James de 1905 - 6 n'a jamais été vraiment négocié, pour la simple et bonne raison que les principes d'abandon des droits à long terme n'ont jamais été discutés, n'ont même jamais été clairement soumis à notre Peuple; c'est donc un traité inconcevable. Quand nous en avons parlé à nos Chefs, à travers les terres Nishnawbe-Aski, ils ont dit une chose : ils ont dit qu'ils reconnaissaient un fait, un fait qui n'avait jamais quitté le coeur de notre Peuple . C'est le fait que le concept de "Droit Aborigène" ne serait jamais renié, aussi longtemps que le "Peuple Aborigène" vivrait sur cette terre ; c'est le

concept de notre identité, de notre identification à notre terre ; voilà une véritable conception des "droits des Autochtones" ...

Nous avions dit Quand les Nishnawbe-Aski firent leur déclaration en 1977, comme nous le disions précédemment,iI fut dit que c'était le Créateur qui nous avait donné nos croyances spirituelles, notre langue, notre culture ..... et une place où vivre sur la Terre notre Mère qui pourvoierait à tous nos besoins; que nous avions su préserver depuis des temps immémoriaux notre liberté et notre mode de vie ... que pour nous l'indépendance culturelle et l'indépendance économique sont nécessairement liées, que l'une ne peut être préservée sans l'autre, que nous vivions sur une parcelle de ce vaste continent qui est inséparable de nos traditions et de notre identité, que les rivières continuaient comme depuis des siècles à nous donner un poisson qui est la base-même de notre économie, que nous sentions fortement que c'était le Créateur qui nous avait offert cette relation vitale à notre terre ....

Dans les forêts des terres Anishnawbe-Aski, nous guettons toujours la vie de ces animaux qui nous donnent leur fourrure pour nous vêtir et leur viande pour nous nourrir. Si nous portons ces fourrures d'animaux trappés, c'est avec le sentiment que ce droit et le droit même de vivre sur cette terre nous ont été accordés depuis très longtemps par le Créateur. Ce que nous disons, Monsieur le Ministre, c'est que nous comprenons bien que ce concept de "Droits Aborigènes" ne peut que s'appliquer qu'à certaines parcelles. Pour Monsieur Trudeau, un tel concept est inexplicable autant qu'incompréhensible et ne peut représenter une base de travail; nous disons que nous comprenons parfaitement que ce concept ait été discuté aux conférences entre Premiers Ministres. Nous aimerions pouvoir penser qu'ils sont autorisés à prendre des décisions en la matière, c'est à dire à définir clairement nos droits et à préciser comment il sera mis fin à cette situation colonialiste et à cette spoliation.

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