Atikamekw Ojibwe

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L'Acte de l'Amérique du Nord Britannique, consacrant la création de la Confédération Canadienne, établit que l'administration des affaires indiennes reviendrait à un secrétaire d'Etat qui dépendit successivement du Ministère de l'Intérieur, du Ministère des Mines, du Ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration. En 1966 a été créé le Ministère des Affaires indiennes et du Nord.

L 'Indian Act L'administration des affaires indiennes se structura à partir de 1876 autour des principes définis dans la "Loi sur les Indiens", ou Indian Act. Cette "loi" revue et corrigée, notamment en 1951, reste le fondement de toutes les politiques indiennes, au niveau de l'administration générale comme à celui de la gestion interne des réserves. Elle prévoit la création d'un "conseil de bande" comprenant un représentant pour chaque centaine de membres de ladite bande. Le chef qui agit comme "président du conseil" (c ha i r man) et les conseillers peuvent être élus au suffrage universel tous les deux ans, comme, par exemple, dans la réserve de Saugeen. Dans les premières versions de la "loi", les pouvoirs de ce conseil restaient très limités et les décisions entièrement soumises au paternalisme de l'administration. Pourtant, avec leurs faibles moyens. les Indiens n'ont cessé de lutter pour rester maîtres de leur destin. Avec 1e développement des grandes exploitations dans la péninsule ontarienne. les effets multiples des deux guerres mondiales et de la crise économique des années 30 ont fait que les Ojibwe de Saugeen ont progressivement abandonné toute activité agricole. Manifestant à nouveau une remarquable faculté d'adaptation, les endémiques des réserves indiennes le manque de ressources, l'insuffisance d'emplois, le faible niveau d'instruction, etc., problèmes inextricablement liés. L'esprit d'initiative de certains leaders a pu s'exprimer plus librement grâce à l'article 69 de la "loi sur les Indiens" qui prévoit que : Le gouverneur en conseil décret, permettre à une

peut, bande

contrôler, administrer et dépenser la totali té ou une partie de ses deniers de revenu ; il peut aussi modifier ou révoquer un tel arrêté. De nombreuses bandes ont tiré avantage de cette clause ajoutée à la loi en 1951 et administrent aujourd'hui leurs revenus. Tandis que dans le nord de l'Ontario les Indiens sont encouragés à développer la pêche commerciale, que la trappe procure encore une part appréciable des revenus, au Sud, un nombre croissant de bandes songent à tirer profit du tourisme. Dans la péninsule ontarienne, les réserves indiennes sont aussi des réserves naturelles dans cette région défrichée et vouée aux grandes cultures et à l'industrie. Les Indiens de Saugeen tirent aujourd'hui la majeure partie de leurs ressources de la location aux estivants blancs des terres riveraines du Lac Huron. De nombreux projets de développement qui tous tiennent compte de l'équilibre naturel sont à l'étude et visent à améliorer les conditions de vie dans les réserves. La politique des conseils de bandes tend à réaliser une véritable autonomie de gestion des comunautés indiennes. Il faut commencer par augmenter les revenus locaux en développant les ressources et l'emploi ; il faut aussi améliorer le niveau d'instruction et la formation professionnelle. Ainsi, en se dégageant de la tutelle du gouvernement, les Indiens et leur culture pourront évoluer vers un avenir original.

De

rigoureuses

résurgences

Parallèlement à l'émancipation économique des Indiens des réserves, on assiste à un éveil politique et nationaliste, à une résurgence des cultures. Une culture spécifiquement "indienne" peut prendre des formes modernes.

par de 47


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