La révolte du Chiapas

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Brésil : la révision de la Constitution menace les droits indigènes

Fin 88, la lutte des Indigènes du Brésil semblait aller vers une issue favorable. La nouvelle Constitution brésilienne reconnaissait des droits aux 200 groupes indigènes, y compris leur droit à la terre. La démarcation des territoires devait se faire

dans un délai de cinq ans et le gouvernement s'engageait il, les protéger contre les invasions. Les Indigènes devaient décider seuls de l'usage de la terre. Mais, à l'expiration du délai en octobre 1993, sçulement 266 territoires sur les 532 reconnus avaient été délimités. La Constitution de 1988 comportait une clause de révision quinquennale ayant pouvoir d'annuler les droits précédemment accordés. La démarcation des territoires et les restrictions imposées avaient été fortement combattues par de nombreux groupes, des élites qui avaient perdu avantages et privilèges et qui contestaient les articles concernant la réforme agraire, l'environnement et les droits indigènes. Les actions de «lobbying» de ces intérêts particuliers menacent actuellement les droits acquis par les populations indigènes. L'une

des avancées les plus significatives, la démarcation du territoire des Yanomami, pourrait être remise en cause. Cependant, la reconnaissance des territoires indigènes par le gouvernement n'a pas pour autant éloigné les chercheurs d'or. L'argument de la souveraineté du territoire national constitue une autre menace contre les Indigènes. La démarcation des territoires indigènes créerait des États indépendants le long de la frontière nord, potentiellement dangereux. Selon le gouvernement, le processus de démarcation ne pourra se poursuivre que là où n'existe aucune contestation. Le Ministre de la Justice qui conservait le droit d'interdire l'accès aux territoires indigènes vient de se le voir retiré par la Cour Suprême. En cinq cent ans d'invasion européenne, la population indigène du Brésil est passée de 5 millions à moins de 500 000 personnes et son territoire a été réduit de 90 %. La pauvreté et la faim en sont les causes majeures. Aujourd'hui encore, des conflits naissent entre les Indigènes et les émigrants pauvres qui cherchent à établir des fermes sur leur territoire. Mais la menace qui pèse le plus lourdement sur les Indigènes est l'attitude de la société brésilienne pour laquelle ni l'environnement, ni la survie des Indigènes ne sont prioritaires. Pour nombre de Brésifiens, l'exploitation des forêts tropicales ne doit pas être remise en cause. Même si les bénéfices qui en découlent ne profitent que rarement aux pauvres. La sauvegarde des droits des Indigènes brésiliens passera nécessarrement par un changement d'attitude de la société brésilienne. D'après un article de Selene Jaramillo paru dam Abya Yala News Vol. 7 n 3 et 4. 0

Traduction et condemé : Monique Hameau

YANOMAMI

(( Sons notre terre nous n'avons pas de vie» Message des Indiens Topeka et Tremembé

Au Venezuela, 19 Indiens Yanomami ont péri le 22 novembre 1993, intoxiqués par les eaux du rio Merebari. Pour chasser les Indiens de leur réserve riche en métaux précieux, des chercheurs d'or brésiliens ont répandu dans le fleuve un poison probablement dérivé du mercure. Vingt-six membres de la tribu sont dans un état grave.

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