La révolte du Chiapas

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L'héritage Zapata Àl'heure où la plupart des mouvements ormés lotino-oméricoins ochèvent leur reconversion en portis politiques civils, l'EZLN 0 déclenché une offensive armée qui menoce le Mexique d'un embrosement généro/. Ni costriste, ni guévoriste, ni mooïste, mois zopotiste, l'EZLN renoue avec 10 révolution mexicoine qui n'ovoit jomois foit école, occultée por 10 révolution russe, puis por 10 révolution cuboine. Cette modernisotion du zopotisme trouve un écho continentol li 10 foveur des grandes mobilisotions pour la commémorotion des 500 ans de luttes indiennes, noires et populaires, qui ont ouvert un nouvel espoce de réflexion et d'oction, oxé sur le refus de l'exclusion et de l'uniformité. ne le jeune mouvement ouvrier mexicain, la rejoignent. En janvier 1915, l'armée libératrice du sud contrôle seule la majeure partie sud du pays et la ville de Mexico, qu'elle abandonne cependant faute de jonction avec le mouvement ouvrier et trahie par la bourgeoisie moderniste.

Le programme zapatiste : « Ylerra y Libertad »

Les frères Zapata Emiliano et Eufenio Zapata se sont distingués dans l'État du Morelos par leur lutte contre l'emprise des grands propriétaires sur les terres communautaires indiennes, qui ne représentent plus que 1% des surfaces cultivées du Mexique en 1910. En novembre 1910, le libéral Francisco Madero, riche propriétaire, déclenche une insurrection armée contre la dictature de Porfirio Diaz, incapable de résoudre la crise économique qui diminuait les revenus de la bourgeoisie nationale. En mars 1911, les Indiens du Morelos, sous la conduire des frères Zapata, entrent en guerre et s'allient à Madero.

« L'armée libératrice du Sud » du général Emiliano Zapata C'est une guérilla très organisée dont les soldats n'hésirent pas à redevenir des paysans pour éviter les traques des armées gouvernementales qui massacrent au hasard, s'aliénant ainsi tout soutien populaire. Elle dispose d'un intense réseau d'espions. On y parle le nahuad, la langue des Aztèques. En 1912, Antonio Diaz Soto y Gama et d'autres anarchistes, dont l'idéologie domi-

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Le programme prône la destruction des grandes propriétés foncières, l'allocation des terres aux petits paysans et la restitution des terres communales indiennes volées par les latifundistes aux municipalités. Il propose la création de banques, d'écoles et d'infrastructures en faveur de la paysannerie. Les zapatistes se prononcent aussi en faveur de mesures sociales pour tous les travailleurs, telles que la sécurité sociale, la réglementation des horaires de travail, de l'hygiène et de la sécurité des conditions de travail, ainsi que la reconnaissance juridique des syndicats.

Les alliances Les zapatistes conditionnent leurs alliances

à la promesse de l'application de leur programme, au moins dans les régions du sud qu'ils contrôlent. Ils s'allient avec Madero en 1911, puis avec les madéristes lors du coup d'État militaire de Huerta en octobre 1913. Ils forment le bloc constitutionnaliste avec l'armée de Pancho Villa qui contrôle le Nord et est favorable à la petite paysannerie. Puis, après la défaite de Huerta, ils constituent le bloc conventionniste représentant la majorité de l'assemblée constituante, et hostile au « Président» Carranza, qui craignait une révolution sociale profonde.

Les trahisons Deux mois après la prise de Mexico, en août 1911, Madero envoie les troupes du général Huerta écraser le mouvement zapa-

tiste. Puis, le 28 janvier 1915, les troupes d'Obregon, venues du port de Vera Cruz (occupée par l'armée des États-Unis) et armées par des puissances étrangères, chassent les zapatistes de Mexico. Le 17 février 1915, elles sont renforcées par 6000 ouvriers des « bataillons rouges », à la suire de l'alliance signée entre Carranza et les anarcho-syndicalistes de la « Maison de l'Ouvrier Mondial », qui assimilent les chrétiens zapatistes et villistes à l'Église catholique· réactionnaire.

Les vaincus et les vainqueurs Au long de l'année 1915, les villistes sont écrasés, puis Villa se retire dans une coopérative agricole où il est assassiné en 1923. En 1919, les zapatistes isolés sont anéantis et Zapata est lui aussi assassiné. La «Maison de l'Ouvrier Mondial» est interdi te le 1 er août 1916 par un décret de Carranza qui punit de mort les incitateurs à la grève. Carranza est renversé en 1920 par Obregon qui réinstaure le pluralisme. Mais sous l'étiquette travailliste, il perd les élections de 1921 et il est assassiné en 1928. En 1929, le règne du parti officiel commence et perdure avec le «Parti Révolutionnaire Institutionnel ». Après quelques réformes agraires distribuant des terres aux paysans et aux municipalités, les grandes propriétés et les emprises des firmes multinationales se sont considérablement développées par le défrichage: 0,3% des propriétaires terriens possèdent alors 61,9% de la surface agricole utile en 1940.

Fabrice Mignot Bibliographie • Julio Godio, Historia del movimiento obrero latinoamericano, vol. 1, Ed. Nueva Sociedad, San José de Costa Rica, 1987 • Jesus Silva Herzog, La révolution mexicaine, Ed. Maspéro, Paris, 1977


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