Résistance navajo

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Avec les Hopis, nos voisins, nous échangions certaines bourses de terre médecine qui représentent l'évolution traditionnelle dineh et hopi. Les pouvoirs entrelacés de la terre et du bétail existent. Nous vivons selon les lois du Créateur, non selon les lois humaines.

fut pas bon pour nous. Nous exerçons toujours nos pratiques médicinales et le peuple a toujours des cérémonies et des coutumes. Nous parlons toujours notre langue. Ce sont nos voies sacrées. Nous ne pouvons ni détruire ni maltraiter la Terre, l'exploiter et en tirer avantage, aspirer l'eau du sol et la polluer. Nos voies sacrées doivent être respectées. »

Les voies sacrées

Le Créateur nous a bénis avec lui. Nos frontières aborigènes sont les quatre Montagnes Sacrées qui représentent les montants de deux portes. Et de ces Montagnes Sacrées, Montagne mâle et Montagne femelle, nous faisons des bourses de terre qui demeurent à l'intérieur des familles de génération en génération.

Notre prophétie nous dit de continuer à vivre selon le mode de vie traditionnel afin de conserver l'équilibre de la Terre. Nos cérémonies sont en train de disparaître, et comme nous perdons notre connexion, les forces de la nature se manifestent. C'est pourquoi il y a tant de désastres naturels. Il nous a été dit que des épreuves arrivaient, que nous devrions faire face à des conflits entre les conceptions indienne et occidentale de la vie. Il nous a été dit que cela arriverait en même temps que l'exploitation minière, la pollution et la contamination par les produits toxiques. Si nous nous éloignons de nos voies sacrées, nous n'existerons plus. Le christianisme ne

Le Comité des résidents de Black Mesa Traduction: Henri Manguy présentation: Fabrice Mignot 1. La foudre est un tabou. Quand une maison est touchée par la foudre, il faudrait, selon la tradition, la reconstruire à un autre endroit. Or la loi de 1974 interdit à la fois l'édification de nouvelles maisons et le réparations des bâtiments. 2. Dans les cérémonies, les danseurs dineh, comme chez les Hopi et les Zufti, s'accrochent dans le bas du dos des peaux de renard, en raison d'événements mythiques où le renard intervient. Les guérisseurs dineh utilisent souvent des éléments liés aux mythes, comme aussi la peau de loutre. 3. Divinité navajo. 4. Bourse médecine constituée de divers objets sacrés parmi lesquels des échantillons provenant du sol des Montagnes Sacrées.

Négociations dans l'impasse " En raison du refus de certains Navajo de quitter leurs terres de plein gré, un processus de médiation avait été engagé entre les différents protagonistes. Nitassinan vous présente ici le point de vue du Comité des résidents de Black Mesa sur le contexte dans lequel s'est déroulé ce processus.

En ce jour du 25 mars 1994, nous nous retirons officiellement du processus de médiation pour les raisons suivantes: tout au long du processus, nous avons subi un harcèlement continuel de la part du Bureau des Affaire Indiennes et du Bureau de l'Aménagement du Territoire, et nous avons reçu des visites quotidiennes de la police tribale hopi essayant de nous provoquer. Nous avons participé aux rencontres de médiation. Comme signe de notre bonne foi, nous avons rempli les 10 exigences requises. En retour, on nous a donné un accord de principe (bail de 75 ans) que nous avons rejeté le 5 août 1993 car il n'était pas bon pour notre peuple. Nos demandes concernant nos coutumes et notre religion n'ont jamais été entendues. Nos droits civiques ont été violés. Alors que nous participions à ces rencontres, on a continué de nous interdire de réparer nos maisons, à saisir notre bétail,

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notre bois et nos outils de coupe. Nous sommes confrontés à une crise de l'eau. Nos droits aborigènes nous autorisent à nous rendre aux endroits où nos bêtes peuvent trouver de l'eau, cela signifie que nous devons pouvoir déplacer nos camps d'été et d'hiver. Tel est notre mode de vie traditionnel. Nous devons pouvoir creuser des puits. Nous devons pouvoir capter de l'eau, construire des levées de terre et des

gabions (1). Nous devons pouvoir réparer nos maisons et construire de nouveaux bâtiments selon nos besoins. Nous sommes maltraités, harcelés et subissons le racisme ambiant. Nous voulons que nos droits civiques et humains soient respectés. Nous ne sommes pas partie prenante du projet et des cartes que le Président Zah (2) a "pondus" le 5 août 1993. On ne nous a jamais avisés du moindre détail de ce projet. Nous ne pouvons dresser la carte de nos sites sacrés ni délimiter nos frontières parce que nous aimons la Terre et la tenons toute entière pour sacrée. Nous croyons en une Terre sans frontières. Nous resterons ici sur nos terres pour préserver la beauté et l'ordre naturel sur tout Black Mesa. Nous sommes assujettis à une limitation drastique du bétail. Le droit de mettre en vente notre bétail coûtait avant $100 et coûte à présent $1000. La Commission sur la délimitation des territoires navajo et hopi


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