92, quelle "découverte" ?

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orientale, contrôlant ainsi les voies terrestres vers l'Asie, il fallait bien trouver une voie maritime. Les marins portugais traçaient un chemin en contournant la pointe sud de l'Afrique.

Gloriole et cupidité L'Espagne, elle, tenta le pari d'une longue navigation à travers un océan inconnu. S'il rapportait de l'or et des épices, les souverains espagnols lui promettaient en échange 10% des profits, le poste de Gouverneur sur les "terres nouvelles", ainsi que la gloire qui accompagnerait un nouveau titre: "Amiral de la Mer Océane". Il était le commis d'un marchand de la cîté italienne de Gênes, tisserand à ses heures car fils d'un tisserand qualifié-, et habile marin. Il partit avec trois voiliers, dont le plus grand était la Santa Maria, 100 pieds de longs et 39 hommes d'équipage ... Colon n'aurait jamais atteint l'Asie, qui était à des milliers de miles de ce qu'il avait calculé, imaginant un monde plus petit qu'il ne l'est. Il aurait été condamné par cette immense étendue d'eau. Mais il eut de la chance. Au quart du voyage environ, il rencontra une terre "inconnue", non mentionnée sur les cartes, entre l'Europe et l'Asie, les Amériques. C'était au début d'octobre 1492, et trente-trois jours après que lui et ses hommes eurent quitté les îles Canaries, au large de la côte atlantique de l'Afrique ...

Voleur de prime A présent, ils pouvaient voir des branches et des brindilles flottant sur l'eau ; ils voyaient des bandes d'oiseaux. Tout cela annonçait une terre. C'est alors que le 12 octobre,au petit matin, un marin nommé Rodrigo aperçut des sables blancs éclairés par la lune. Il cria. C'était une île des Bahamas, dans la mer des Caraïbes. Le premier homme qui verrait la terre était supposé recevoir à vie une pension annuelle de 10 000 maravedis ... Mais Rodrigo ne la reçut jamais -Colon prétendit qu'il avait, lui, perçu une lumière la veille au soir, et c'est lui qui eut la récompense.

Capture de villageois Arawak Ainsi, s'approchant du rivage, ils furent accueillis par les Indiens Arawak qui nagèrent à leur rencontre. Les Arawak vivaient dans des communautés villageoises, avaient une agriculture florissante basée sur la culture du maïs, de l'igname .. etc... Ils savaient filer et tisser, mais n'employaient pas d'animaux de trait. Ils ne connaissaient pas le fer, mais arboraient de minuscules bijoux d'or à leurs oreilles ... Ce détail devait avoir d'énormes conséquences : Colon captura certains d'entre eux et les emmena comme prisonniers à son bord afin qu'ils le guident vers la source de cet or. Il navigua dès lors vers ce qui est maintenant Cuba, puis vers Hispaniola -île qui est aujourd'hui porteuse de HaHi et de la République dominicaine. Là, quelques pépites visibles dans les rivières, ainsi qu'un masque d'or montré à Colon par un chef indien local, firent naître de folles visions de gisements aurifères.

Hispaniola, première base militaire europ,éenne Sur Hispaniola, à l'aide de poutres provenant de l'échouage de la Santa Maria, Colon bâtit un fort, la première base mili taire européenne dans l 'hémisphère occidental. Il l'appela Navidad (Nativité) et y laissa 39 hommes d'équipage ayant pour mission de prospecter et de stocker de l'or. Il captura d'autres Indiens et les fit monter à bord des deux bateaux qui restaient.

Une violence sans scrupules A un certain endroit de l'île, il se battit avec des Indiens qui refusaient d'échanger autant d'arcs et de flèches que lui et ses hommes en exigeaient; deux Indiens furent transpercés par des épées et se vidèrent de leur sang. Ensuite la Nina et la Pinta firent voiles vers les Açores et l 'Espagne. Quand le temps tourna au froid, les prisonniers indiens commencèrent à mourir. 4


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