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par Marcel Canton et sylvie Devos
IL serait difficiLe d'évoquer La position particulière des Wayana à l'égard de La tuteLLe française sans faire référence à l'influence d'André Cognat. Une -brève' présentation s'impose; brève, car uné série d'émissions télévisées ainsi que de nombreux articLes de journaux et ses deux livres l'ont déjà fait connattre à un assez Large pubLic. Ouvrier métaLLo Lyonnais, iL abandonne en 1961 un avenir sans surprise pour entreprendre un voyage au coeur de La forêt guyanaise.
Un naufrage dramatique
donne aLors un tournant décisif à sa vie; recueilli par les habitants d'un petit viLLage Wayana,
iL y trouve un accueil qu'aucun blanc n'aurait pu espérer:
"Peut-être parce que j'e-n avais perdu les attributs les plus visibLes, ( ... )pLus vraisembLabLement parce que Les Indiens s'étaient sentis un peu responsabLes de ce naufrage provoqué par La fausse manoeuvre d'un jeune Wayana
( ... )"
Désormais, iL"ahoisit irrémédiabLement d'être indien" (c'est d'aiLLeurs le titre de son premier Livre), aidé en ceLa par le chef Malavate qui le reconnait comme son fils et lui attribue son nom indien:
"Antecume".
De fait,
il devient
rapidement le porte-paroLe des Wayana auprès des autorités françaises et, par conviction personneLLe, d'être
iL entretient Leur isoLationnisme coutumier: refusant
L'agent du préfet de Guyane et L'instrument de La francisation,
cite au contraire Les Wayana à refuser La nationalité
français~
il in-
et à obtenir
La protection de Leur territoire.
La pLupart des aLlocations et subventions é-
tant mises en commun,
Le piège de
L'assistance-dépendance est déjoué.
gnat s'est marié avec
un~
André Co
indienne dont iL a maintenant deux enfants; c'est
dire à queL point iL est accepté et La grande valeur que l'on peut attribuer à ses témoignages.
Ses détracteurs qui L'accusent d'exercer un pouvoir personnel
-et bLanc de surcrott- méconnaissent son expérience, considèrent les Indiens comme de grands enfants sans structures sociales, ne soupçonnent pas l'impor tance déterminante des autorités de La tradition Wayana encore intacte, et apportent de L'eau à La meuLe de L'ethnocide.
La résistance contre ceLui-ci deve-
nant de pLus en pLus nécessaire, Cognat a d'aiLLeurs compris que le non-contact ne suffirait bientôt pLus et risquerait même, à La Longue, de faire sortir ce peupLe du jeu des négociations; aussi a-t-iL entrepris de de L'aider à reven,diquer:
Le faire connattre et
Les Wayana participaient au "conseiL d'Awara" <3t mi-
Literont, c'est certain, au sein de La Fédération des Amérindiens de Guyane. "Antecume ou une autre vie" d'André Cognat
(R.
pas qu'iL propose une anaLyse ethnoLogique dans
Les règles, mais pour L'authen-
ticité du propos; de par sa situation priviLégiée, moin et
L'auteu~
est pLus que pLaidant.
Laffont) doit être lu; non le témoin est pLus qu'un té-
André Cognat ne nous offre pas des ob-
servations, mais un précieux vécu nous parvenant tout droit de l'intimité du peupLe Wayana; c'est pourquoi, afin d'iLLustrer au mieux notre propos dans ce bref exposé, nous aurons recours à queLques extraits de ce beau livre. 1