Mexique : Autonomie indigène

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médiateur dans les négociations, a planté "l'Arbre de la paix" dans le Parc Centenaire. L'archevêque du Guatemala, Mgr Prospero Penados, a estimé que cet accord de paix constituait" la seconde indépendance du pays» et a appelé l'ensemble des Guatémaltèques à " oublier le passé, à cicatriser les plaies et à entamer une nouvelle lutte, la lutte sociale et économique ».

Impunité des responsables de massacres? Dans un discouts prononcé au Palais nationallors de la cérémonie de signature, le président Alvaro Arzu a déclaré qu'" une fois la guerre terminée, un nouveau chapitre s'ouvre, peut-être plus difficile, mais plus prometteur et encourageant ». Après s'être réjoui de « la fin de la barbarie », il a demandé aux Guatémaltèques d'abandonner définitivement tout sentiment de vengeance et de revanche, en précisant toutefois qu' « il ne s'agit pas d'oublier, parce que le peuple a le droit de conserver sa mémoire de l'Histoire ». « C'est la première fois en Amérique latine, a-t-il ajouté, que les causes d'un conflit interne ne se résolvent pas par une amnistie de plein droit, qui aurait fermé les portes aux réclamations pour abus. » Il a rappelé que la loi de réconciliation nationale « permet à chaque citoyen de s'adresser à la justice pour faire la preuve que les dommages subis n'ont pas été directement liés au conflit armé » (en d'autres termes qu'il s'agit de dommages liés à des délits de droit commun perpétrés sous couvert du conflit). Il y a pourtant tout lieu de craindre que la loi de réconciliation nationale ne permette pas l'impunité des responsables de massacres. En effet, le texte déclare en substance que toute une catégorie de délits de droit commun (en bref ceux qui "directement, objectivement, intentionnellement et par hasard" ont une relation avec la perpétration de délits politiques et ceux pour lesquels il est démontré qu'ils n'ont pas eu lieu à des fins personnelles) ne seront pas pris en compte. Sur ce point, le texte exact de la loi est un chef-d'oeuvre d'ésotérisme juridique qui permet une totale impunité pour la majorité des crimes commis durant le conflit (à l'exception des délits qualifiés d'imprescriptibles par le droit interne ou international). Le 8 janvier, l'Alliance Contre l'impunité a déposé un recours contre cette loi pour inconstitutionnalité. Henri Manguy sources: Collectif Guatemala

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EZLN : Armée Zapatiste de Libération Nationale CC RI : Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène (commandement général de l'EZLN)

FZLN : Front Zapatiste de Libération Nationale (organisation zapatiste civile) CNI : Congrès l''lationallndigène (coordination indigène au niveau national)

CONAI : Commission Nationale de Médiation (indépendante du pouvoir, présidée par l'évêque du Chiapas, Don Samuel Ruiz) COCOPA: Commission de Concorde et de Pacification (composée de députés mexicains et de représentants du gouvernement, chargée de la médiation entre le gouvernement et les zapatistes, et de l'organisation du dialogue de paix) COSEVE : Commission de Suivi et Vérification des Accords

EPR : Armée Populaire Révolutionnaire (apparue en 95, principalement implantée dans le Guerrero)


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