Maya Miskito

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L' HOMME DE MAïS ET SA TERRE Passons sur les quatre siècLes qui ont SU1.t.l"l, 'La conquête espagnole. Non que ceLa .soit inutile pour comprendre la situation dans le GuatémaLa d 'auJ'ourd'hui, mais du

point de vue des peuples Mayas, Les aLléas politiques et économiques du pays ne se sont jamais traduits autrement que par pauvreté, mépl'is, racisme . esclavage, oppression, répression, tyrannie , vol des terres, etc, enfin bl'ef: ce sont toujours Les mêmes mots - et tes mêmes maux - qui font 1. 'histoire de tous les Indiens sans exception de l'extrême sud à l'extrême nord des Amériques . IL est cependant important de souligner que le faible peuplement blanc du GuatémaLa, presque uniquement concentré dans Les villes. ainsi que L'oubLi totaL, de La part des hO!TB7les au pouvoir , des popuLations local.es, ont pe~is à cel.l.es - ci, mal.gré l.eur abandon dans un état de profond sous-dével.oppement , de préserver l. 'essentiel. de l.eW"s coutumes , de l.eW"s langues, de l.eW"s croyances, de l.eW"s structUl"es social.es. . parmi les autochtones car aucun effort d'alphabéti sation n ' a é té fait par le pouvoir ladino (*) jusqu'à ces derni ères années. Et s ' il se dessine un mouvement en ce sens actuellement, c'est bien évidemment avec une arrière pensée de déculturation, bien que beaucoup d'Indiens reconnaissent l'importance pour eux de parler l ' espagnol afin de mieux se défendre contre les abus des grands propriétaires terriens et l ' oppression du pouvoir . {* } Blanc, llétis. tout ce qui n'est pas Indien.

Le s langues autochtones se comptent au nombre de 23 que l'on peut rassembler en cinq groupes: le quiché, le mam, le pocomam, le chol et le maya . Plu s de 70% de la population indienne est monolingue. L' espagnol est en effet très peu répandu

La terre, la "milpa" L'e ssentiel de l'identité indienne résid e dans l'attachement de l'homme à la terre. l'''homme de maïs" tient à cultiver sa mil.pa -

son champ de mais -, aussi minuscule soit-elle. Le mais joue un rôle primordial dans la vie quotidienne e t l'alimentation de l ' Indien du Gua témala. Les semailles et les récoltes sont précédées et SUl.Vl.es de cérémonies qU ' il importe de célébrer scrupuleusement pour rendre grâce à la terre de ses bontés et de sa large sse, même si elle prend plus qU'elle ne dQ1l1e . La milpa est propriété privée, mais dan s toutes les communautés indiennes des terre s sont réservées à l'usage commun, pour le paturage, la recherche de plantes médicinale s, le bois de construction, et en prévi sion de l ' avenir. Certaines parcelles sont cultivées en commun, et l'entraide est de règle entre familles. Mais le sens de " propriété pri vée" n i est pas le même pour les Indi ens que

La fête, el.l.e cOl177lence à partir du moment où on demande à l.a terre son autorisation poUl" la cuLtiver . On considère que l.'univers c'est l. 'horrvne, dans notre cuLture indigène. D'abord, on respecte la graine parce qu 'el.l.e doit être enterrée dans queLque chose de sacré qui est la terre. et eLl.e doit se reproduire pOUl' donner à manger a nouveau pOUl' l.'année qui vient . Avant de la mettre dans l.a terre poUl' l.a cul.tiver, on fait une c~rémonie pOUl" la graine. C'est une grande joie pOW" la corrmunauté quand el.l.e commence à semer sa milpa. La cérémonie pour célébrer l.a récoLte est presque pareiLl.e à cel.l.e qu'on fait quand on demande à la terre l. 'autorisation de l.a cul.tiver. On l.a remercie pour l.a récol.te qu ' el.l.e a donnée.

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