Makuxi - Leonard Peltier - Kanak - Yanomami - Mapuche - Apache - Lakota - Cree - Touareg

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avancer l'affaire. Jaime Melgar déclara à "Presencia": "J'ai été agressé tant moralement que physiquement. 011 ne peut traiter ainsi Ull professionnel qui, au prix de nombreux sacrifices, a obtenu un poste, non à des fins politiques, mais avec l'unique ambition d'aider SOIl peuple. Ce n'est pas parce que je suis modeste et pauvre que je dois subir ce genre d'agression. S'il existe réellement des lois et une justice dans ce pays, elles doivent être les mêmes pour les pauvres et les riches, et aussi les personnalités politiques." (D'après "Presencia", 12 avril 1992)

Réduction (difficile) de l'exploitation forestière dans le 130sque Chimanes San BorjaLes exploitations forestières détentrices de concessions dans le Bosque Chimanes ne pourront pas couper plus de 22 000 m3 de bois au cours de la campagne de cette année, c'est à dire 5% de moins qu'en 1991. Décision qui fut approuvée lors d'une réunion du nouveau comité directeur du sous-programme du Programme Chimanes récemment mis au point. Etaient présents des représentants du Centre de Développement Forestier National, de la Décentralisation Régionale Nord-CFD, des Comités Civiques des provinces de Ballivian, Yacuma et Mojos, des Peuples Indiens Mojenos et Chiman, la Coordinatrice pour la Défense des Ethnies et des chefs d'entreprises forestières.

La "Organizacion Internacional de Maderas Tropicales"(OIMT) a accordé une somme de 1,2 millions de dollars pour financer ce programme, somme dont le vlersement a débuté en 1991. Les responsables du Projet Forestier du SousProgramme, dirigé par l'ingénieur Luis Boitia sur la base des recommandations de J'OIMT, avaient proposé un plafond maximal de coupe de 15000 m3 pour toutes les entreprises ayant une conCession dans la forêt. Les chefs d'entreprise, par la voix de leur représentant Mauricio Hauser, ont demandé que la réduction appliquée soit celle qui fut adoptée par l'OIMT, soit 5%. En 1991, la coupe totale avait été de 24 0001113. Parallèlement, le comité fixa un processus progressif d'actualisation des inventaires, insistant sur le fait que ceux-ci devaient être menés avec le plus grand SOlll.

Au cours de la réunion, les chefs d'entreprises forestières de Clhimanes dénoncèrent la coupe sauvage de 3000 arbres de cette zone à l'intérieur du territoire indien. Ce que confirma le représentant Mojeno, déclarant qu'il s'agissait d'une vingtaine de personnes dont certaines étaient armées et qui "abattent du bois où

elles veulent", sans autorisation et sans tenir compte de l'autorité des gardes forestiers. La coordinatrice pour la Défense des Ethnies avança cependant que "certains Indiens avaient signé des contrats avec des particuliers pour couper ces arbres". La directrice Lidia Moscoso montra les copies de deux de ces contrats, dont l'un portait sur la coupe de 40 arbres pour un prix de 6000 bolivianos et l'autre sur la vente de 500 arbres pour un prix de 100 000 bolivianos. Le Comité Directeur du Sous-Programme demanda que soient dénoncés tous les contrats de vente de bois effectués après les décrets de septembre 91, date à laquelle des territoires furent "concédés aux Indiens. " ( Presencia, 4 avril 1992)

Guarani Trois députés, Julio Arias, Alfonso Ferrufino et Miguel Urioste, dénoncent devant la Chambre des Députés l'exploitation et les pratiques esclavagistes dont sont victimes les Indiens Guarani de la part de leurs "patrons". Plainte qui était connue du Président de la République lors de la rencontre avec les Guarani dans la Communauté Curuyuqui du département de Chuquisaca.

Selon Julio Arias, le peuple Guarani -qui est toujours' passé au second plan depuis 500 ans"est un peuple auquel Oll ne reconnaÎt aucun droit et qui Ile possède pas la moindre parcelle de terre pOlir pouvoir travailler et faire vivre ses familles." Il affirme en outre que "nous savons qu'il existe des familles de patrons qui, en échange d'un peu de pain, de riz, d'alcool et d'autres produits et, dans /e meilleur des cas, de 2 ou 3 bolivianos (piastres boliviens), font travailler les Guarani du lever ail coucher du soleil." Il s'agit donc bien d'un véritable esclavagiste sur lequel toute la lumière doit être faite. Les trois députés terminent en ajoutant: " Dites au Pouvoir ExéclItif que celle Chambre des Députés esl très préoccupée par le fait que des Illdiens GuaralJi des régiolJs de Rosario de/ Ingre e/ de Huacore/a, dalJs le département de ChllCjuisaca, cOlltilluellt d'Atre les viclimes de l'exp/oi/atiollla plus in/lll111aine et la plus éhontée de la part de patrons sans scrupules, protégés par leurs pouvoirs. " (El Diario, 11 avril 1992) Traductions de Thierry RlBALDONE

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