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VIOLENCE, DISCRIMINATION ET INJUSTICE AU QUOTIDIEN (Bolivie) Nous avons retenu ces quatre articles parmi tant d'autres, malheureusementafin de dénoncer la violence et la discrimination dont sont couramment victimes les Indiens de Colombie.

population découvrit finalement Julia chez l'un de ses ravisseurs le mercredi 4. Ce dernier l'accusa de lui avoir volé 100 000 dollars, ce pour quoi il semble qu'il ait fait venir des détectives de La Paz. La jeune Indienne resta en détention dans les locaux de la police du mercredi 5 au jeudi 13 et fut à nouveau maltraitée pendant la nuit. La coordination de solidarité avec les Peuples Indigènes, en relatant ces faits et en réclamant une sanction exemplaire contre les auteurs du crime, demanda: "Jusqu'à quand existera -t-il en Bolivie cette espèce d'apartheid où les véritables propriétaires de ce territoire, c'est à dire les Indiens, continueront d'être marginalisés et persécutés? "

(D'après "Hay", 26 février 1992)

Enlèvement et viol La Paz (Erbol) - Une Indienne Movima de 27 ans, Julia Cholima Mazaro, a porté plainte, sous forme d'un témoignage manuscri t, auprès de la Présidente du Bureau Central des Femmes Indiennes du Beni: elle avait été enlevée, soumise à des tortures et des sévices sexuels par un groupe de présumés narcotrafiquants qui craignaient qu'elle les dénonçât aux autorités "concernées". Elle déclara que les faits s'étaient produits entre le 3 et le 5 févller derniers à Santa Ana deI Yacuma et que la police s'était montrée complaisante à l'égards de leurs auteurs. Le lundi 3, ayant reçu un appel de son mari employé dans une exploitation voisine, elle prit un taxi - moto dont le conducteur simula une panne dans un endroit obscur. Arriva une jeep occupée par 4 hommes qui l'enlevèrent et l'emmenèrent à l'écart du village pour l'interroger : "Ils me demandèrent, écrit-elle, si j'avais dit aux "léopards" (forces de police anti-drogue) qu'ils vivaient de la droglle." Julia Cholima Mazaro affirme qu'elle avai t travaillé comme femme de ménage chez l'un d'eux et qu'elle y avait constaté des activités liées au trafic de la drogue. "e' est pourquoi, poursuit-elle, ceux-ci me maltraitèrent, me violèrent, me bandèrent les yeux el me droguèrent. Puis ils me jetèrent daris la rivière où je passai toute la nuil du lundi. " Le lendemain, elle fut conduite dans une pièce puis fouettée et forcée de boire de l'urine. Les sévices sexuels recommencèrent la nuit du mardi suivant. Pour sauver sa vie et faire cesser les interrogatoires des ravisseurs qui cherchaient un autre supposé "mouchard", l'Indienne finit par donner le nom d'un jeune homme du village. Celui-ci fut violemment jeté hors de chez lui sous prétexte d'une convocation à la police. Mobilisée par les témoins de l'agression qui portèrent plainte, la 14

Agression à Riberalta Riberalta - A la sui te de l'abattage de 37 stères de bois, Jaime Melgar Orbe, jeune ingénieur forestier de notre ville, et Ronald Pineiro, inspecteur départemental du CDF, étaient venus contrôler l'origine du bois et la légalité de la coupe, "car de nombreuses personnes exploitent le bois à Iturralde ou Ballivian, mais elles le déclarent comme provenant du département de Panda pour ne pas payer d'impôts." Propriété de M.H. Endara, le bois devait être vendu au sénateur Becerra qui, informé de la présence des inspecteurs, leur ordonna de prévenir leurs supérieur que le litige serait réglé avec lui et non pas avec ses deux subalternes. Lorsque Melgar insista sur le fait qu'il devait vérifier la légalité de la transaction, le fils du sénateur jugea qu'il insultait son père et lui décocha un coup de poing. Le parlementaire lui déclara alors que cela ne serait pas arrivé s'il avait obéi à ses ordres et s'il n'avait pas mis en cause un "haut responsable de l'ADN."Becerra insinua en outre qu'il avait signé sa nomination pour qu'il travaille au COF, et non pas pour qu'il agisse contre lui, contre son entreprise, contre le chef de l'ADN ou contre quiconque de sa position. Ce à quoi le jeune ingénieur répondi t qu'il n' avai t pas à payer son indépendance d'une telle humiliation. Le sénateur ajouta que les fonctionnaires voulaient saisir le bois sans le mesurer, ce que nia Melgar, répétant que leur intention était de vérifier la légalité de sa provenance ainsi que l'existence d'une autorisation d'exploitation. Becerra demanda qu'il ne soit pas donné suite à la plainte, puisqu'il avai t présenté des excuses et que son fils l'avait agressé "parce qu'il est nerveux et qu'il a fait ce que tout fils doit faire lorsqu'on insulte son père." Melgar présenta sa plainte à la police. Le commandant de la sécurité publique exigea une plainte écrite pour que soient engagées des poursuites contre le fils du parlementaire, puisque Becerrajouissait de l'immunité, et promit de faire


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