Lakota

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Le guerrier qui choisit le second sacrifice doit se libérer lui~ême de lanières fixées sur son torse. Le nombre de lanières variant avec le nombre d'offrandes prononcé lors de ses voeux. Dans le troisième cas le danseur se trouve au milieu de 4 poteaux reliés à des lanières fixées sur le torse et dans le dos par des aides de cérémonie et d~it se libérer lui~ême en tirant. La dernière épreuve est la plus terrible. Les alènes sont enfoncéesdans le torse et le dos du pénitent, celui-ci est ensuite suspendu par des lanières au dessus du sol et ne peut se délivrer de ses souffrances que sous l'effet de son propre poids. Après s'être purifié le visage et le corps avec de la sauge, les danseurs se rendent dans la loge du mystère. Les 4 journées consacrées à la danse constituent la dernière étape du rite. Les chanteurs déjà placés au sud, le front ceint de couronnes de sauge, agitent des brindilles de plantes sacrées. Les danseurs, le corps peint de syrrboles, font lentement le tour de la loge dans le sens de la rmrche du soleil et se lamentent en signe d'humilité devant Wakan Tanka.

La danse de cette premlere nuit représente l'obscurité, l'ignorance et l'indignité de rencontrer la lumière du grand esprit qui luira sur eux le dernier jour de la danse. A l'aurore les danseurs ou leurs parents offrent les présents déposés aux 4 quartiers de l'univers. Les 2 jours suivants serviront à affiner les perceptions des danseurs. Par le jeûne et la fatigue les participants laisseront progressivement échapper leur mental pour percevoir pleinement le raycnnement de Wakan Tanka, que renforcera la souffrance découlant des mortifications. Après une dernière purification dans les étuves sacrées avant la ceremonie, les danseurs retournent dans la loge précédés par le gardien de la pipe. Ayan t dét erminé l 'Owanka Wakan (1 i eu sacré) le Sharmn dépose un charbon ardent en son centre afin d'y bruler les herbes arorratiques puis se met à psalmodier une prière de réjc:uissance qui sera portée par la fumée jusqu'à Wakan Tanka. Les couteaux destinés à percer la poitrine des pénitents sont purifiés en cette occasion dans la fumée sacrée. En signe de fecondi té un crane de bison, dont les orifices occulaires sont renplis de feuilles de sauge, est décoré et orné de présents. Il sera déposé sur l'autel au centre de la loge près du trépied supportant le calumet. Les danseurs, le corps peint de rouge et de noir, couleurs sacrées, une couronne de sauge leur entourant le front, entament le tour de la loge dans les 4 directions en sanglotant et rmintenant la stridulation de leur sifflet en os d'aigle. Les chants et le rythme des tambours vont crescendo ... les aides de cérémonie se saisissent des danseurs et les précipitent au sol. •. les couteaux percent les chairs •.. les lanières retenues par des épingles de bois distendent les fibres et laissent suinter le sang sur les torses colorés ... la stridence des sifflets s'élève au dessus du son compact des chants et des tambours ... Les danseurs, les rmins levées, étirent leurs liens en fixant le soleil. Longuement, patiemnent les lanières se détachent des torses brillants de .!?ueu r. Débarrassés de leurs liens les guerriers continuent de danser jusqu'à la ·vi sion. Au coucher du soleil le gardien de la pipe leur offre le calumet pour leur indiquer que leur tâche est terminée. Par cet acte les participants remercient Wakan Tanka d'avoir soufferts pour leur peuple sans défaillir. Tous les objets et syrrboles ayant servi à la danse sont enterrés, étant trop sacrés pour être conservés. Les participants retournent une dernière fois aux loges ci sudation avant d'assister au banquet préparé en leur honneur. Les tribus pe~v~t se se?arer, l'endroit où s'est dérouléela danse est désorrrais Wakan. (Jean Luc Machard)

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