Iroquois : les 6 Nations

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Cet incident mérite quelques éclaircissements à bien des égards; il montre tout d'abord, de façon pertinente, qu'aucune agressivité ni de relations belliqueuses n'existaient encore à cette époque, entre des groupes algonquins et des groupes iroquois. Qu'ensuite, si ces derniers venaient à la mer au moment de la pêche (d'après ce que relate Cartier), il est clair que des contacts et des échanges devaient se produire entre ces différentes Nations d'autre part, la présence des femmes et des enfants vient elle aussi accréditer l'idée que nul danger, ni hostilité, ne pouvaient inquiéter de tels déplacements. Ajoutons à ces quelques remarques,que ce groupe Huron-Iroquois n'était pas en manque de maquereaux ou de tout autre poisson. De même, que les micmacs de Gaspé n'attendaient pas après le maïs pour s'alimenter ! ... Sur leur territoire respectif, chacune de ces Nations Indiennes se livrait à une économie adaptée aux ressources particulières de sa région: le pays Iroquois était riche de rivières et de lacs, quant aux Algonquins, ils ne devaient certes pas manquer d'autres céréales. Qu'allaient donc faire les Iroquois dans cette ga1ère? Sinon rencontrer d'autres cultures à une époque de l'année - l'été - où il fait bon vivre, où la faune généreuse de l'Océan peut nourrir indistinctement tout être humain, où les aventures amoureuses se multiplient au gré des rencontres, où les enfants participent eux aussi à la wie quotidienne des adultes sans qu'il n'y ait de dpmarcation pour la Tribu entre travail, loisir, occupations économiques et'croisière: •• Enfin, il est probable que des échanges d'ordre culturel devaient se produire entre ces Indiens des Forêts et ces Indiens pêcheurs : Jacques Cartier précise : "des choses qu'ils ont, ils nous ont montré par signes comment elles croissent, et comment ils les accompagnent ••• Ils sont larrons à merveille, de tout ce qu'ils peuvent dérober." Au delà de ces échanges de recettes culinaires, et de ce que Cartier prend pour une appropriation, ces Iroquois avec les français - comme avec les indigènes du Saint-Laurent - communiquent et communient dans un même plaisir de comprendre l'Autre, c'est à dire de le prendre Avec ••• Mais de cette appa~tenance au monde Nord-Américain, l'Européen s'y est toujours refusé: distribuer des couteaux, de la verroterie ou des peignes, certes oui puisqu'ils sont objets de peu de valeur; planter une ~roix marquéel de trois fleurs de lys, afin de bien symboliser' leur rédemption - c'est à dire leur rachat ••• Pêcheurs de morue, coureurs des bois ou négociants en pelleterie, le seul Jeu auquel s'est livré l'Homme Blanc avec le Sauvage, fut le COMMERCE. L'Etat, rebaptisé pour la circonstance américaine "Nouvelle France", ou mieux encore "Terre de toutes les promesses" - histoire d'écrire l'Histoire ••• - ne se nourrissait pas lui, d'économies d'EChange, mais plus précisément d'un marché des Changes! Le maïs,comme plus tard le castor et sa fourrure se vouait une longue carrière de devdses ••• Du cBté des trafiquants, on était là pour "échanger" les biens de ce Monde, du côté des sauvage s, c'est bien le Monde que l'on voulait partager •••

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C'est à partir de ce mensonge que l'Etat se donne des airs de civilisation et que les explorateurs du Canada vont à la rencontre de l'Autre. La Tribu, elle, n'avait bien sûr aucune défense naturelle à opposer à une telle subversion. La région du Saint-Laurent, entrainée - voire embrigadée - dans la Traite des Fourrures, a tragiquement souffert de ce"progrès métallique" qu'imposait la présence européenne. Les Algonquins furent les premiers "rabatteurs" des français dans la Traite des Fourrures; et plus particulièrement les Montagnais. Installés le long du Saint-

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