Innu notre Peuple

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Ce mode de vie nous amenait à occuper et à utiliser la quasi-totalité de notre territoire. Le mode de vie traditionnel Innu conduisait notre peuple à vivre à l' intérieur des terres durant la plus grande partie de l'année, et le ramenait, pour un bref été, sur la côte à l'embouchure des grandes rivières.Nos ressour __ ces étant passablement éparses et disséminées dans tout Nitassinan, des voyages prodigieux étaient nécessaires pour que chaque famille puisse tirer profit du plus grand nombre possible de celles-ci. Ce mode de vie nous amenait donc

à occuper de cette façon et à utiliser la quasi-totalité de notre territoire. Les européens rencontrèrent souvent des difficultés dans leurs tentatives de catégoriser les Innut; peut-être parce que le nombre de leurs contacts avec ceux-ci fut très limité. Notre peuple fut, par erreur, perçu comme deux races distinctes, les "Naskapis" et les "Montagnais", la première étant "une branche" de la deuxième ... Ces termes,employés par les missionnaires puis adoptés ensuite par les anthropologues, n'ont jamais eu

cours chez les Innut.Et

la division "Naskapis/Montagnais" ne repose sur aucune base sociale,culturelle ou généalogique. Par contre, nous avons nos propres termes pour identifier cer_ tains des nôtres selon leur affiliation géographique: ainsi distinguons-nous les Mushuau Innut (de la région de Barren) et les Meshkuanu Innut (de la région Meshkuanu). Certains observateurs européens ont d'ailleurs su en rendre compte comme, entre autres,le lieutenant Edward Chappell lors d'un voyage sur les côtes de Nitassinan, à bord du bateau britannique "Rosamund": "Ils (les Innut) portent autant de noms qU'ils ont de villages,mais font partie du même peuple et parlent le même langage."

"Indiens", "Indigènes" ou 3"Sauvages"

Malgré cela, aujourd'hui encore,les écoles européennes se montrent réticentes

à abandonner leurs

er reurs

:

ce qui contI'ibue

à perpétuer cette tendan-

dance qu'ont les européens de nier notre nationalité en nous affublant de noms divers. Depuis quelques années, avec la montée des mouvements de libération coloniale chez les peuples du Nord canadien, cette tendance est venue servir une politique agressive d'assimilation brutale qui, bien sOr, est menée de front a. vec l'expansion coloniale sur les terres nordiques. Les autorités refusent de reconnaître l'existence en tant que tels des peuples du Nord qui se voient nom-· més "Indiens", "Indigènes" ou

"Sauvages"; cette stratégie vise à reléguer les

Innut au rang "honorable" de minorité canadienne et à incorporer Nitassinan Je ne sais jamais comment les appeler ••. mais ce sont des étrangers qui sont venus sur nos terres; tu acceptes ces personnes, parce que dans ta phiLoBophie, dans ta mentalité, dans ta culture et dans ta reLigion, tu aB toujours vécu dans

le respect de tout ce qui t'entoure. Et nous avons effectivement respecté Les premiers arrivants: on leur a donné de la nourriture pour survivre; on Leur a appris à marcher avec des raquettes et à se dépLacer, s'orienter ...


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