Identité, luttes et survies des Indiens au Canada et aux USA

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Une histoire èe DrOC3S truqués, èc prisonniers politiques, de cellules blindées et d'administration de drogues dangereuses à certains détenus ; une histoire de violation des Droits de l' Homme que l'on fait passer pour une affaire de droit commun mais qui constitue un nouvel épisode, une suite tristement logique, dans la longue Histoire de l'Ethnocide indien aux Amériques ; une histoire qui participe de l'Histoi-

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re des Peuples et qu'il est donc bien difficile de résumer ici en quelques colonnes. Mais un prochain dossier y sera consacré, qui exposera de façon plus complète les antécédents historiques et les éléments du contexte qu':' est nécessaire de connattre pour pouvoir donner à ces événements leur vél', table dimension et leur signification ~rofonde.

• LA JEUNESSE DE PELTIER :

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Elle est typiquement celle d'un jeune indien d'Amérique. "Mon père est Chippewa et Français Ma mère est une pure Lakota ( ... ) On m' envoya dans des internats. Le pire était ceLui de Wahpeton, dans Le Dakota du Nord. On nous frappait tous Les jours pour La moindre infraction au règLement. ~'ai vu des femmes et des hommes bLancs frapper des enfants de 7 à 13 ans, Leur donner des coups de poing et des coups de pied ( ... ) Lorsque j'ai été Libéré de Wahpeton, je suis retourné à TurtLe Moutain (réserve Chippewa du Dakota du Nord) pour y vivre aVec mon père. "

En 1959, à l'âge de 14 ans,Peltier assiste pour la première fois à des réunions indiennes, c'est pour lui une révélation : "Au début, j'aLLais à ces réunions simpLement pour avoir un peu de nourriture, cal' La pLupart d'entre nous n'avions rien à manger. Un jour, comme j' en avais assez de jnuer dehors avec d' autres adoLescents, je suis entré dans ra saLLe de réunions et j'ai écouté ce qu'on y disait. J'ai vu une femme Ojibwa se Lever Les yeux pLeins de Larmes et prendre La paroLe: eLLe suppLiait qu'on Lui vienne en aide, cal' ses enfants étaient en train de mourir de faim à La maison. ELLe demanda s'iL n'y avait pLus de guerriers parmi nos hommes, et s'iL y en avait pourquoi iLs ne se Levaient pas et ne se battaient pas pOul' Leurs enfants affamés ? Ce jour-Là j'ai juré que toute ma vie j'aiderais mon peupLe. "

A l'âge de vingt ans, Peltier s' installe à Seattle où il travaille dans la communauté indienne afin d'apporter travail et soutien aux Indiens qui sont relogés d'office dans les villes ou qui sortent de prison. En 1970, il rencontre les organisateurs de l'A.I.M. Dennis Banks, Clyde Bellecourt et Russel Means, qui avaient crée cette organisation en 1968 pour protéger les vies indiennes et préserver les droits qui leur avaient été garantis par les tr&ités. Les leaders traditionnalistes ne demandaient pas l'aide du gouvernement américain; le message de l'A.I.M. étai t : "Gardez votre aide sociale, honorez vos traités !" En 1972, Peltier part pour le Milwaukee et devient l'un des fondateurs de la branche de l'A.1. î dans cette région. Là, il aide à org2niser la Marche devant rejoindre la Grande Caravane de la "Piste des Traités violés" qui arrivera à Washington le 30 octobre 1972 (voir le chapitre "Luttes Indiennes").Plusieurs centaines d'indiens sont venus du pays entier avec une liste de revendications en 2" points concernant la réorganisation relations Indiens/Gouvernement américain, et demandant l'ouverture d'une enquête sur les violations des traités. Le bureau des affaires indiennes (B. I.!\ leur réserve un accueil hostile.Durant l'occupation des locaux qui s'ensuit, les bureaux sont mis à sac ; certains dossiers du BIA révélant la corruption gouvernementale sont transmis à la pres se et les indiens reçoivent alors la garantie d'un débat à la Maison Blanche sur les 20 POINTS. Le gouvernement promet également qu'aucune poursuite ne sera engagée contre les occupants des locaux. Néanmoins, le FBI dirige immédiatement l'attention du Cointelpro


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