Hurons Abenaki

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Des vieux qui comptent Les personnes âgées étaient très respectées et protégées,; en cas d'extrême nécessité, quand la survie de tous était menacée, l'abandon des vieillards était alors une décision qui s'imposait comme dernier recours. Finalement, on a le sentiment que ces vieillards étaient mieux protégés dans la société traditionnelle Abenaki que la plupart de nos "vieux" dans la société américaine moyenne, qui sont si souvent expédiés par leur progéniture dans l'oubli des "maisons de retraite".

La mort assumée Quand la mort survenait, le corps du défunt était enterré à chaque fois que la situation le permettait, afin d'éviter que son esprit n'erre pas parmi les vivants. Bien sûr, cela était impossible lorsque le sol était gelé ; on plaçait alors le corps des personnes mortes durant l'hiver sur une sorte d'échafaudage à l'abri des charognards, en attendant de les enterrer au printemps. Si un chasseur mourait au fond des bois, son compagnon de chasse plaçait le corps sur ce type d'échafaudage, sur les lieux du décès, et la première personne qui passait là aux beaux jours se devait de l'enterrer.

Pour son inhumation, la personne défunte -honooe ou femme- était revêtue de ses plus beaux habits, puis enroulée dans de l'écorce et ficelée. On plaçait de la nourriture avec le corps pour l'aider dans son Voyage à travers la Voie Lactée. Des accessoires, outils et autres instruments personnels, variant beaucoup selon le sexe, étaient également placés aux côtés du défunt afin de lui permettre de Survivre après la mort. Quant à la tombe, située face à l'Est, elle était recouverte de planches formant une sorte de tente. L'une d'elles était placée à la verticale, à l'une des extrêmités, sur laquelle on peignait la marque du défunt. Pour la tombe d'un chef, on plantait alors en cercle de jeunes arbrisseaux. Une cérémonie d'enterrement avait lieu, à laquelle les participants laissaient leur douleur s'exprimer sans retenue. est vrai que, connne les membres d'un groupe même important se connaissaient tous et avaient des liens mutuels de parenté, la mort de l'un d'eux affectait tous les autres, et très profondément.

Il

Quand une veuve prenait le deuil, elle se couvrait la tête d'une sorte" de capeline, et ne se joignait à aucune fête, ni ne se remariait durant une période d'un an. Le veuf, quant à lui, marquait son deuil à l'aide de peinture noire et ne pouvait s'investir dans aucune festivité.

D'après "The Original Vermonters", U.P. of N.Engl. Traduction d'Isabelle Thirioux

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