Hurons Abenaki

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Sages mariages Les offres de mariage étaient habituellement conduites par un Ancien appartenant à la famille du futur marié. Pour faire la demande en mariage, cet intermédiaire apportait un présent à la future mariée. Au 18° siècle, ce présent comportait un collier de coquillages, peut-être en était-il déjà ainsi depuis longtemps. En cas de refus de la part de la jeune fille, il suffisait de renvoyer le cadeau. Cependant, si elle acceptait, son prétendant devait alors offrir à la mère de la fille la prochaine plece de gibier qu'il tuerait. Puis il partait seul pour une longue chasse et ne rentrait que lorsqu'il avait un présent convenable pour la fille ellemême. Tout cela, bien sûr, démontrant sa capacité à pourvoir aux besoins de sa future famille. Les abenaki prenaient la vie de famille très au sérieux et ne se mariaient pas à la légère. Non seulement le futur ma rié avait à démontrer son habileté de chasseur, mais le couple devait prouver son entente. Donc, lorsque le futur marié revenait de la chasse, lui et sa future femme entamaient une période de

vie commune passée au sein de la famille de la jeune fille. Pendant cette période, ils dormaient tête-bêche -car l'un comme l'autre ne voulait pas encore d'enfant- jusqu'à ce qu'ils soient assurés de l'entière réussite de leur union. Si le couple, finalement, ne pouvait parvenir à s'entendre, alors l'affaire était close, et le malheureux prétendant perdait tous les présents qu'il avait offerts à la fille et à sa famille. Comme ces présents représentaient un investissement important, de temps et d'efforts, un homme sérieux ne proposait le mariage que lorsqu'il voulait vraiment le réussir. La plupart des essais de vie commune avant le mariage étaient donc couronnés de succès. Quand ce succès était patent, le mariage pouvait alors être "reconnu" au cours d'un festin et de danses, en présence des chefs et des parents. O'aprês "The Original Vermonters",P.of N.Engl. Traduction de Nicole Marchin

Une longévité attestée Bien que l'espérance de vie des Abenaki au début du 17° siècle fût indiscutablement inférieure à la moyenne actuelle, il ne semble pas du tout qu'elle l'ait été par rapport à celle de leurs contelüporains européens. D'après W.M. Krogman, Chercheur en anthropologie physique, l'espérance de vie des Peuples de l'Amérique du Nord en général était de 37 ans (+ ou 3) vers la fin de la période préhistorique. Même vers la fin du 18° siècle, l'espérance de vie des Euro-américains -Européens et leurs descendants en Amérique du Nord- n'était que de 35 ans.

eur à celui des Euro-américains. Il s~m­ ble que parmi les Abenaki ayant dépassé la prime enfance -avec les risques à la naissance-, un nombre important d'entre eux atteignait un âge très avancé. D'ailleurs, récemment, Gordon Day connut plusieurs Anenaki nonagénaires, et, vers 1900, 3 ou 4 vécurent au-delà de la centaine. Au 18° siècle, le Chef GREY LOCK -Missisquoi- qui conduisit de nombreuses attaques contre les peuplements des colons du Massachusetts du Nord, vécut jusqu'à 85 ans au moins ..• peutêtre même jusqu'à 92 ans.

Hais ces chiffres ne dévoilent qu'une partie de l'Histoire: le regretté Ales Hrdlicka du US National Museum faisait remarquer que le nombre d'Indiens atteignant 80 ans et plus était bien supéri-

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