Hurons Abenaki

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Territoires de chasse Les territoires de chasse, contrairement à l'idée reçue, n'étaient pas des étendues sauvages, vaguement délimitées, où on venait errer et chasser à volonté. Au contraire, ils étaient nettement délimités, même si ce n'était pas à l'aide de bornes. Les principes étaient proches des réalités paléo-indiennes, bien que les terres ne fussent pas exactement semblables dans les deux cas. Hais ces territoires étaient définis en fonction de leurs traits essentiels qui, dans le cas présent, consistaient en un réseau de pistes reliées à des cours d'eau.

Chaque territoire de chasse était contrôlé par une "famille élargie" dont le rôle de "gestion" était formalisé par les encoches faites le long des pistes de l'ensemble du territoire en question. Personne d'autre n'avait le droit d'y chasser, ni même d'y pénétrer sans l'assentiment de la famille qui avait autorité sur le territoire. Mais, en fait, une telle permission ne pouvait se refuser à ceux qui, bien qu'appartenant à un autre groupe familial, avaient des liens de parenté avec la famille gérant le territoire.

Au centre de chaque territoire de chasse il y avait un affluent d'une rivière comme le Connecticut ou la Missisquoi. Lorsqu'il n'était pas gelé, cet affluent servait d'artère pour le transport, d'où l'on pouvait atteindre l'ensemble du territoire. On peut se les figurer un peu comme les bretelles d'accès et de sortie de nos autoroutes, les rivières, elles, étant ces autoroutes.

Lignes de Partage Quand les cours d'eau étaient gelés, soit on marchait sur la glace, soit on empruntait des pistes bien balisées le long des berges. Il y avait généralement une piste principale qui suivait qui suivait l'affluent principal. Une deuxième piste, d'égale importance, coupait la première à angle droit, vers son milieu, et divisait chaque territoire en quartiers. Les limites respectaient en gros la ligne de partage des eaux, sans être pour autant plus définies. Ceci permettait de les modifier de temps à autre, principalement pour chasser en fonction de la quantité de gibier sédentaire, comme le castor,qui s'y trouvait.

Il n'est pas exact de dire d'une famille qu'elle était "propriétaire" Il n'était pas possible d'acheter ou de vendre des terres ; on devrait même dire au contraire que LES HEMBRES DU GROUPE APPARTENAIENT A LEUR TERRITOIRE, tant était grande leur IDENTIFICATION à celui ci.

Grand sens du Lieu Le "Sens du Lieu" de ces peuples paraît avoir été bien plus fort que celui des Nord-Américains actuels qui, pour la plupart, se sont montré infiniment plus enclins à se déplacer sans cesse que les Abenaki d'avant la période historique. Même à l'intérieur de leur territoire les gens ne chassaient pas tout simple[[lent là où ils en avaient envie. La coutume voulait que l'on GERE les ressources en gibier en ne chassant que sur un quart du territoire à la fois. Ceci ne permettait pas seulement le retour des populations animales dans les parties de territoire où l'on avait chassé précédemment: on évitait aussi de rendre les animaux trop méfiants, ce qu'ils ne manquent pas de devenir rapidement s'ils subissent une pression, un stress constant de la part des chasseurs.

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