Hurons Abenaki

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LA POLITIQUE BRITANNIQUE La politique britannique à l'égard des Indiens des colonies amerlcaines a durp une période de 200 ans sur une frontière coloniale toujours remise en cause. Cette politique était, à de nombreux égards, fondée sur les essais et les erreurs, privilégiant toujours les intérêts de la "Mère Patrie" ou de telle ou telle implantation coloniale.

Enrichissement et brutalités A travers toute la jeune histoire amerlcaine, clest à dire depuis les premiers contacts établis par les explorateurs anglais, les marchands, et les colons du 17° siècle, les indiens furent invariablement regardés avec curiosité, puis comme source potentielle de richesse. Les Premiers Américains furent considérés comme des "gérants temporaires" de ce vaste continent riche en minéraux, peaux produits de la terre (maïs, courge et autres légumes découverts et cultivés par les Indiens) avec ses lacs et ses rivières poissonneux. Les Anglo-américains découvrirent que les Indiens pouvaient être de précieux alliés militaires, tout particulièrement dans leurs longues rivalités contre les Français et, plus tard, durant la révolution américaine. Les Indiens étaient en outre considérés comme un potentiel de main-d'oeuvre et furent réduits à l'esclavage chaque fois que les circùnstances permettaient qulon leur impose un travail de force. Les Indiens de Nouvelle Angleterre, par exempIe, furent capturés et déportés conmle esclaves dans les plantations anglaises de canne à sucre. De même manière que les Apaches, christianisés par les Espagnols dans ce qui constitue aujourd'hui le sud-est des Etats-Unis et employés comme esclaves dans les plantations des colons de Caroline au 18° siècle. Très souvent, les enfants des tribus situées sur la frontière sud étaient kidnappés et vendus comme domestiques.Il apparaîtrait que certaines tribus à la frontière, telles que les Yamassee, ont prit part à ce trafic organisé par les Blancs.

Les mesures britanniques étaient brutales. Les Blancs qui les mirent en application furent le plus souvent des colons commerçants, spéculateurs fonciers, ou des missionnaires. Mais la véritable autorité qui pouvait appliquer une politique à long terme reposait sur les officiers royaux des colonies, tels que les gouverneurs ou négociateurs de conventions, souvent appelés "commissaires aux Affaires Indiennes". Dans l'administration de ces "Affaires Indiennes", le colonialisme britannique donna quasiment une autorité sans limites à la Couronne ou aux fonctionnaires "ayant des droits de propriété" -ce, jusqu'à la nomination de surintendants indiens, en 1755. Par-dessus tout, cette politique nlaccorda pas de place dans la société aux Indiens d'Amérique dont on nia la reconnaissance en tant qui individu. Il nly avait aucun texte législatif destiné à protéger les Indiens, et les colons pouvaient le plus souvent élaborer eux-mêmes leur propre "politique indienne". Les législations colonialistes individuelles appliquaient donc leurs "lois" personnelles aux Indigènes qui n'étaient perçus que comme appartenant à la sphère dl influence des conununautés colonisées. On laissait en paix les Indiens, considérés comme "réservés et farouches Il , aussi longtemps qui ils demeuraient bienveillants et coopératifs. Ainsi, ils étaient précieux, tant comme voisins amicaux, que comme commerçants de peaux, alliés militaires ou détenteurs de terres.

Cette politique, très positive pour les Blancs qui utilisaient à leur avantage les Indiens, est mise en évidence à l'occasion de conférences, de traités, d'échanges de cadeaux, de promesses et de conventions matérialisées par les "Wampum Treaty Belts", ceintures de coquillages engageant les deux parties après négociations. 17


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